Les services migratoires dominicains ont arrêté en un mois plus de 2.000 Haïtiens, dont des centaines de femmes venant d’accoucher, lors de contrôles migratoires dans les hôpitaux mis en place fin avril. La République dominicaine oblige depuis le 21 avril les étrangers à présenter des documents en règle lorsqu’ils se font soigner dans les hôpitaux publics, sous peine d’expulsion après avoir reçu des soins.
Pour rappel, les Nations unies ont dénoncé ce nouveau protocole de la part des autorités dominicaines, demandant le respect des « engagements pour la protection des populations vulnérables » Le président dominicain, Luis Abinader, a fait de la lutte contre l’immigration haïtienne un de ses chevaux de bataille: son gouvernement a procédé à des expulsions massives, la fermeture partielle de la frontière terrestre et à la suspension de la connexion aérienne, tout en érigeant un mur anti-immigration à la frontière. Entre le 21 avril et le 30 mai, la Direction Générale de la Migration (DGM) a effectué 642 opérations dans un nombre non déterminé d’hôpitaux, interpellant 2.188 personnes au total. Parmi elles, il y avait 1.187 femmes dont 186 étaient enceintes et 559 avaient récemment accouché. Les autorités ont également interpellé 648 enfants et 353 hommes. La DGM avait déclaré la veille que le Service National de Santé (SNS) avait signalé « une réduction notable du flux de migrants sans papiers » dans les hôpitaux publics.. Au cours des cinq premiers mois de l’année, les autorités ont expulsé un peu plus de 143.000 Haïtiens sans papiers, selon des données officielles. En 2024, ce chiffre s’élevait à 276.215. Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, est miné par la pauvreté, la violence des gangs dans un contexte d’instabilité politique. Cette violence s’est intensifiée au cours de la dernière année. Plus d’un million de personnes ont été déplacées.
R. I.