Parmi les 20 pays participant au Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics, représentés par pas moins de 350 exposants, la Chine affiche son grand retour dans le BTP algérien, après une absence en raison de la pandémie Covid-19, avec un total de 73 sociétés présentes à la 25e édition de Batimatec 2023.
En 2017, la Chine représentait à ce salon le plus de participants (141), suivie de près par la Turquie (134), l’Italie (64) et la France (51). Motivée par le nouveau dynamisme économique algérien, notamment dans les secteurs en pleine extension, à l’instar de la construction, la Chine est en passe de redevenir un grand bénéficiaire des plans de la relance économique nationale. En effet, après des années où une large majorité des marchés publics dans le BTP en Algérie a été remportée par des groupes chinois, cette puissance économique mondiale semble bien partie pour se réaffirmer comme un partenaire d’envergure dans un marché algérien de plus en plus prometteur. Parmi les réalisations antérieures, on peut citer, à titre d’exemple, l’hôtel Sheraton à Alger, le centre commercial El-Qods à Chéraga, ou encore la Grande mosquée d’Alger. Un retour du partenaire chinois, soutenu par l’émergence de partenariats dans divers secteurs économiques, donnant naissance à des sociétés mixtes.
Lors de notre visite à la SAFEX, en marge du salon, l’occasion nous a été donnée de rencontrer le responsable de l’entreprise algéro-chinoise « NINGBO ». Créée en 2017 et située à Larbaa, dans la wilaya de Blida, cette société est un symbole vivant du rapprochement économique entre l’Algérie et la Chine. Avec ses personnels hautement qualifiés, et des lignes de production et de traitement de dernières technologies, cette entreprise offre des produits haut de gamme et de qualité supérieure. Les procédés et processus utilisés, respectant l’environnement et assurant une sécurité optimale, font que les produits fabriqués répondent aux normes les plus strictes et aux exigences les plus draconiennes. Entre autres, et dans le but de réussir son ancrage rapide et conquérir des parts de marchés dans différents vecteurs et secteurs de l’économie algérienne, Sarl NINGBO a opté pour la diversification de ses activités en se spécialisant notamment dans le traitement et la transformation du marbre, la gestion et l’exploitation des carrières, la menuiserie générale et l’ébénisterie, la construction et réalisation des programmes de logements, la construction et réalisation des infrastructures, ainsi que la fabrication des treillis-à-souder.
MOHAMED ZERMANI (SOUS-DIRECTEUR ADMINISTRATIF DE L’ENTREPRISE ALGÉRO-CHINOISE – SARL NINGBO) : « Profiter du savoir-faire technique et managérial chinois »
Plaçant le savoir-faire chinois comme étant un des atouts essentiels de la collaboration algéro-chinoise dans le secteur de la construction, Mohamed Zermani, en sa qualité de sous-directeur administratif de l’entreprise Sarl NINGBO, a mis en avant la riche expérience de la partie chinoise, mais surtout leurs machines. « Nos employés sont formés par leurs ingénieurs et leurs experts. Nous profitons donc de cette riche expertise chinoise, dans le contrôle des coûts d’exploitation et l’augmentation du taux de rendement. Des avantages techniques dans l’extraction des carrières, sur les méthodes d’exploitation internationales avancées en combinant procédé vert sans dynamitage et les avantages de gestion, selon les normes chinoises de gestion des mines », a indiqué le responsable. À propos des ambitions de cette entreprise mixte, Zermani a déclaré entre autres : « L’entreprise vise à devenir en Algérie la première société d’exploitation des carrières qui intègre la normalisation, la standardisation et la protection de l’environnement », tout en précisant que Sarl NINGBO collabore avec « des opérateurs privés, mais également étatiques, avec l’Armée notamment ». « Ce n’est pas notre première participation à ce salon, nous y sommes présents chaque année », a-t-il noté. Abordant les différentes activités et spécialités de l’entreprise, Zermani a déclaré à ce titre : « Concernant la transformation de marbre et de granit, nous disposons de l’usine de traitement des pierres à grande échelle qui peut fournir des services de traitement des pierres, avec des machines et des accessoires d’exploitation minière de haute qualité, et un service après-vente rapide et de qualité supérieure », précisant que « la matière première est essentiellement locale, extraite de différentes régions, comme Tamanrasset et Tébessa. Pour ce qui est du bois, nous importons de l’étranger, comme la Hollande ». Et d’ajouter pour ce qui est de la menuiserie du bois : « Dans la menuiserie du bois, la société chinoise est entrée en Algérie en 2008, et a fourni jusqu’à présent des portes et fenêtres en bois à plus de 100 entreprises de construction, grâce à des équipements de traitement sophistiqués. L’exploitation, le design, la production et la vente des meubles de bureau professionnels, nos produits sont divisés en six séries : Bureau modulaire, paravent et haut compartiment, classeur, canapé et table basse, placard de cuisine, meuble commercial et de l’hôtel ».
Dans le domaine de la construction, Sarl NINGBO est tout aussi présente en Algérie. « Cette entreprise dispose d’équipes de construction professionnelles. Depuis sa création, la société a achevé de grands projets, tels les 5 000 logements de l’OPGI, les 150 logements au profit de l’école supérieure du matériel à El Harrach, la piscine olympique de Ben Aknoun, un hôtel pour le département de la Défense, ainsi que d’autres projets de construction de logements à Larbaa, Aïn Benian, Zemmouri et Douera », a confié le représentant. Enfin, et dans le souci de démontrer le degré de professionnalisme dont fait preuve la partie chinoise, le responsable a mis l’accent sur le fait que le partenaire chinois « s’est parfaitement adapté aux normes algériennes dans le domaine professionnel et le code du travail, conformément aux exigences de notre gouvernement. Parmi ces exigences, le recrutement d’employés locaux. D’ailleurs, l’entreprise a déjà organisé des formations de mise à niveau, afin d’améliorer la gestion et l’apprentissage ».
Hamid Si Ahmed