E n marge de la 10ème session de la commission intergouvernementale de coopération économique, commerciale, scientifique et technique algéro-russe, qui s’est tenue mercredi dernier à Alger, et qui a eu pour but d’intensifier le partenariat commercial et énergétique existant entre les deux pays, plusieurs accords bilatéraux ont été signés. Outre les conventions de partenariats pris dans les domaines énergétique, spatial, l’industrie pharmaceutique, l’enseignement supérieur et les transports, c’est le domaine de l’agriculture, notamment les céréales, les semences, les plants, les aliments, l’amélioration génétique, la production animalière et la santé animale et végétale, qui a été au centre des pourparlers. Et pour preuve, c’est le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, qui a été désigné afin de coprésider avec son homologue russe, ladite commission. Misant sur le fait que l’Algérie constitue le deuxième partenaire de la Russie en Afrique avec un volume d’échange qui a atteint près de 3 milliards de dollars en 2021, cette rencontre entre deux représentants du secteur agricole de leurs pays respectifs, soulève des perspectives prometteuses en vue d’assurer à l’Algérie sa souveraineté alimentaire, ce qui lui permettra de s’orienter vers l’exportation et l’ouverture sur le marché mondial. Devenu un des principaux fournisseurs mondiaux dans le domaine agricole et premier producteur et exportateur mondial de blé, la Russie n’a pas omis de prendre note des potentialités et ambitions de l’Algérie à consolider sa place au niveau local et international. Un partage d’expériences, auquel le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a annexé une dimension diplomatique et politique, en recevant jeudi le ministre russe de l’agriculture, Dimitri Patrouchev, au siège du ministère. Alors que les deux parties ont salué les principaux résultats ayant couronné les travaux de ladite commission, Lamamra a souligné que « Cette réussite traduit la forte volonté des dirigeants des deux pays de hisser les relations d’amitié et de coopération entre l’Algérie et la Russie au niveau de leurs grandes potentialités, et se veut une étape importante en prévision des prochaines échéances bilatérales ». Pour sa part, le représentant russe a indiqué que son pays « accordait une grande importance à la nature stratégique de ses relations avec l’Algérie pour les renforcer dans tous les domaines et s’engage à suivre la mise en œuvre des décisions et des recommandations issues des travaux de la 10e session de la Commission gouvernementale mixte algéro-russe ». À l’heure où l’État algérien promeut une diplomatie économique, cela reflète plus que jamais ses grandes ambitions de booster son agriculture, un levier vital pour en finir avec la dépendance aux hydrocarbures.
Hamid Si Ahmed
