La remise des pré-affectations au profit des souscripteurs du programme AADL 1, 2001-2002, a débuté hier, au stade du 5 juillet, pour la wilaya d’Alger, et au niveau des Agences régionales, pour les huit autres wilayas, à savoir, Blida, Skikda, Mostaganem, Sidi-Bel-Abbès, Oran, Annaba et Batna.
Un ouf de soulagement national est venu manifester sa satisfaction par rapport à ce programme qui n’a que trop duré. Pendant plus de 15 ans, faut-il remuer le couteau dans la plaie, des pères de familles, pour leur majorité, ont plus que patienté, stoïquement ou désespérément, cela dépend du caractériel des uns et des autres, pour, pas encore quand même, avoir un toit décent. Durant tout ce long contrat involontaire avec la patience, la location de logements a fortement grevé le budget des ménages, alors que, d’autre part, la promiscuité a eu raison de l’incapacité pour d’autres de quitter la maison paternelle, avec ce que tout cela engendre comme conséquences sur les rapports entre membres de la famille. Y en a même qui ont passé de vie à trépas, ratant ainsi l’occasion de goûter au sésame qui ouvrira la porte de leurs rêves : le logement en location-vente de l’AADL.
250 pré-affectations délivrées le 8 février
Durant le premier jour, 1500 pré-affectations ont été délivrées, sorte d’attestation de logement aux bénéficiaires, car englobant des informations sur le site, le logement, le nombre de pièces, le numéro de l’immeuble et l’étage. Selon le directeur général adjoint, responsable commercial et de la souscription, le chiffre de 1500 n’est pas hebdomadairement statique, il sera revu à la hausse graduellement, jusqu’à atteindre 3000 pré-affectations, au fur et à mesure que le nombre des futurs acquéreurs s’accroît. Pour cela, un déploiement nécessaire de 15 employés a été nécessaire pour contenir l’afflux. Des employés qui ne travaillent pas le vendredi, mais qu’on projette de réquisitionner ce jour-là, dans le souci de faire mieux. La date limite pour la finalisation de l’opération n’a pas été divulguée par le directeur général adjoint, la préférant le plutôt possible, et ce, pour permettre aux souscripteurs d’être déterminés sur leur sort. À Alger, ce seront prés de 20 000 logements qui seront attribués sur les 40 000 à l’échelle nationale. Les sept autres wilayas se partageront les 20 000 restantes. Lors de cette phase, il sera ciblé 200 bénéficiaires à Blida, 70 pour Tipaza et 100 pour chacune des wilayas suivantes : Skikda, Sidi Bel Abbès, Mostaganem, Oran, et Annaba. Il semble que, selon notre interlocuteur, on veut en découdre avec cet épineux dossier. à ce jour, les travaux de réalisation au niveau des cinq (5) sites retenus pour l’implantation du programme des logements en location-vente, à savoir Ouled Fayet, Aïn-Melha (Aïn-Naadja dans la commune de Gué-de-Constantine), Kerrouche (Reghaïa), Sidi-Abdallah (Maâlma) et Bouinène (Blida), enregistrent un taux d’avancement de 60%, selon Amraoui, et 70% selon le site Web de l’AADL. Sur le délai d’achèvement des chantiers de réalisation, le responsable déclare qu’il n’est pas habilité à parler des détails techniques.
Stade du 5 juillet : une ambiance sereine
Dans le stade du 5 juillet, l’ambiance est sereine. Des jeunes, des vieux, des dames, des vielles constituent une file presque linéaire, classeurs ou grandes enveloppes à la main, attendant le signal de l’agent de sécurité, en tenue réglementaire, pour leur indiquer une chaise pour s’asseoir, dans la salle du 1er étage de l’administration occupée actuellement par le personnel de l’AADL. On fait passer les souscripteurs au fur et à mesure que le personnel, basé, lui, à l’étage supérieur, dans une salle en forme de salle de conférence, ornée de chaises plus au moins confortables, dédiées sûrement à faire supporter l’attente, ait finalisé avec les premiers sélectionnés. Nous nous sommes approchés de quelques souscripteurs, affichant des mines d’ignorants de ce qui les attend. Le premier affichait quand même un semblant de satisfaction, paraissant plutôt occupé à annoncer la nouvelle par téléphone à son interlocuteur, ou interlocutrice, peut-être son épouse, que nous répondre convenablement. « Oui, je suis satisfait. J’ai eu le choix que j’ai formulé. À Aïn-Melha, précise-t-il ». Un deuxième, semblait, lui, lunatique. Il ne savait même pas que son choix pour être accepté par l’AADL, doit être validé par son propre clic. Mais il affichait quand même, en dépit de cette ignorance, une certaine prédisposition à être content. Dans cette sérénité, une jeune femme s’exclamait, « qu’est-ce que je vais faire moi à Mahelma, c’est loin ! (à 50 kilomètres du chef-lieu d’Alger, commune relevant de la circonscription administrative de Zeralda, NDLR) ». Un quinquagénaire est, quant à lui, plus offensif, il apostrophe le directeur général adjoint, lui déclarant n’être nullement satisfait du choix du site. Sur ce, le responsable à l’AADL lui répond que c’est n’est pas la faute à l’Agence, mais elle lui incombe, à lui, car il n’a pas validé son choix. Comme au jour premier, le 8 février, celui d’après n’a pas enregistré des mécontentements violents. L’informatisation a, semble-t-il, atténué de ceux-ci. Car, tout se fait par Internet. « Nous nous sommes basés sur un ordre chronologique, comportant la date d’inscription et la date du choix du site, celle-ci ayant été lancée en octobre dernier, pour pouvoir sélectionner les souscripteurs. », nous explique Amraoui Chems Eddine.
Mais aussi l’état de santé du souscripteur et du nombre des membres de la famille, ce dernier est souvent déterminant pour décider du nombre de pièces à attribuer. La tâche de vérification et du contrôle des listes a été dévolue, quant à elle, à deux commissions que supervisait un huissier de justice. Pour enrichir notre article, nous avons tenté une visite sur site de Aïn-Melha, à Aïn-Naadja, commune de Gué-de-Constantine, circonscription de daïra de Bir Mourad Rais. L’hospitalité de l’agent de sécurité sera de courte durée. Un appel téléphonique à son chef hiérarchique le somme de ne nous laisser faire notre travail qu’à une seule condition : qu’on soit accompagné d’un responsable de l’AADL. Nous sommes retournés bredouilles, perdant l’opportunité, espérons-la de courte durée, de constater la qualité de logements en attente de réalisation depuis 15 ans ! Gageons que l’attente citoyenne sera récompensée par des appartements à la mesure de leur patience. Au moins cela.
Zaid Zoheir
