Accueil ACTUALITÉ Relogement dans la Capitale : des clés et des laissés-pour-compte

Relogement dans la Capitale : des clés et des laissés-pour-compte

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Le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, était, hier, en visite d’inspection dans la wilaya. Accompagné d’une forte délégation, et notamment une armada de journalistes à l’affût, le responsable s’est, tour à tour, rendu à El-Mouradia, Béni-Messous et à Aïn-Bénian. L’objet consistait en une opération de relogement, concernant cette fois-ci les occupants de bâtisses menaçant ruine. À El-Mouradia les choses ne se sont pas passées sans encombres puisque des citoyens recalés ont fait part de leur désappointement, et ont essayé de faire entendre leurs voix, estimant qu’ils ont le droit de bénéficier de l’opération engagée par les pouvoirs publics et de pouvoir, eux aussi, être logés dans des conditions décentes. Des scènes de bousculade, juste au passage de la délégation officielle, ont été constatées, et les forces de l’ordre étaient à pied d’œuvre, afin de parer à tout imprévu. Ont été concernées par l’opération de relogement quelque 110 familles. Tandis que les autres, les recalés parce qu’ils n’ont pas été identifiés par le recensement réalisé déjà durant l’année 2007, en sont quitte pour attendre que les autorités les prennent en charge, ou, à défaut, un miracle. À Béni-Messous, le wali a inspecté les travaux portant sur la réhabilitation de l’Oued de même nom, et les résidents au niveau de cet endroit ont profité de l’opération de relogement. En tout, ce sont quelque 142 familles qui vont dorénavant être relogés ailleurs, et seront orientés vers d’autres sites d’habitations. Notamment, à Meftah, à l’Est de la capitale Alger, dans une cité constituée de 571 logements. Les riverains résidant juste au niveau de la nouvelle route, projetée entre les communes de Bouzaréah et Aïn-Bénian, seront eux également concernés par l’opération de relogement. De même que pour ceux logés au niveau des aires destinées à des projets de structures ou d’infrastructures publiques. Pour d’autres, dans la même situation, habitant dans des bâtisses menaçant ruine, une nouvelle cité totalisant quelque 400 logements a été mise à leur disposition à Aïn-Bénian.

Le sort des résidents du Domaine Mahieddine (Aïn- Bénian)
«Revenez tout à l’heure, je vous dirai ce qu’il en est». C’est ainsi qu’a rétorqué brièvement à nos interrogations de journaliste, un jeune homme rencontré à Aïn-Bénian au niveau du Domaine Mahieddine, un bourg situé à l’Ouest de la commune susmentionnée. Cependant, nous finirons par apprendre, et tel que constaté de visu, à savoir des transporteurs publics, avec des véhicules remplis à plein de mobiliers ménagers, attendant patiemment une feuille de départ vers une destination pour l’heure toujours inconnue. En contrebas, sur la route, des camions de la Gendarmerie nationale étaient à l’arrêt, et les éléments de ce corps constitué étaient à l’affût d’un quelconque débordement de la situation. En tout cas, notre jeune homme ainsi que d’autres étaient désappointés, estimant que c’est de leur droit de bénéficier de logements, à Aïn- Bénian même. «Ma mère est née dans ce quartier bien avant l’Indépendance nationale, en 1949. Nous habitons dans ce quartier depuis des générations, et notre site n’est pas un bidonville», a fini par déclarer notre interlocuteur, apparemment pris entre le marteau et l’enclume, dans une ambiance où la rage se le disputait à l’intention de révolte. Interrogé sur le chiffre des habitants de ce douar, il lâche qu’ils sont en tout et pour tout 50 familles résidentes, depuis des décades. Sur place, nous aurons à peine une petite conversation avec un responsable local qui nous révèle que les habitants du Domaine Mahieddine vont être relogés à Tessala-el-Merdja. En ce qui la concerne, la nouvelle cité de 400-Logements de Aïn-Bénian est réservée aux locataires des habitations vétustes de la cité Belle-Vue, quartier de la commune sus indiquée. Entre les valses-hésitations des pouvoirs publics, et au travail ingrat des éléments des forces de sécurité, les agents des entreprises Netcom et Asrout n’étaient pas bien lotis puisque, approchés, un agent dans la force de l’âge s’emporte en nous déclarant qu’il a déjà participé à quelque 15 opérations de relogement jusqu’à présent, et que, lui aussi, est à la recherche d’un toit décent pour abriter sa famille. Son co-équipier, pas très à l’aise devant cet étalage de confidences, lui susurre d’aller témoigner devant l’une des caméras des chaînes de télévision présentes à l’évènement.
Mohamed Djamel

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