Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a dénoncé, mardi, les milieux qui veulent entraîner l’Algérie vers l’endettement extérieur, estimant que le refus des Institutions de l’État d’y recourir est un acquis, malgré les difficultés.
Intervenant à l’issue de l’adoption, par le Conseil de la nation, de quatre textes de loi concernant le secteur de la Justice, Salah Goudjil a appelé à « préserver l’indépendance de la décision politique du l’État algérien, en renforçant le front intérieur ». Il a insisté sur l’indépendance économique: « pour que la voix de l’Algérie soit entendue et respectée dans les fora internationaux, l’indépendance de décision politique doit être renforcée par une indépendance économique réelle et effective ». Des experts s’entêtent désespérément à pronostiquer le recours «fatal» de l’Algérie à l’endettement extérieur, fixant des échéances qu’ils sont contraints de reporter chaque fois qu’ils constatent que leurs prévisions sont démenties par les faits, eux-aussi têtus. Ils misent sur le tarissement du stock de réserves de change à une échéance qu’ils reportent également au fil de leurs analyses. L’expérience de notre pays a montré que les prêts contractés auprès des institutions financières occidentales, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) mais aussi les grandes banques des pays occidentaux, sont accompagnés d’atteintes inadmissibles à la souveraineté nationale. On sait que dans les années 1990, le diktat du FMI a imposé des choix économiques qui ont conduit l’Algérie à la régression. Il faut éviter de placer le pays dans le piège des années 1990, années de déficit et d’endettement. La question du financement du développement économique et social ne doit pas nous faire retomber dans l’engrenage infernal du recours au FMI. «Le FMI agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement», avait fait observer le président Abdelmadjid Tebboune, en octobre dernier, lors d’une rencontre avec des responsables de médias nationaux. Il avait alors réaffirmé le refus de recourir à l’endettement extérieur: «Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable. Nous ne mènerons pas le pays vers un suicide politique». Le Président Tebboune a souligné la nécessité de maintenir le principe du non recours à l’endettement extérieur afin de renforcer la souveraineté de l’Algérie, exhortant à travailler et rien qu’à travailler pour parvenir à la pérennité de ce principe. Dans son intervention, mardi, le président du Conseil de la nation a parlé des profonds changements que vit le monde et qui exigent de renforcer la souveraineté nationale pour préserver le rôle de l’Algérie. Il faut ajouter que la vigilance à l’égard de l’endettement extérieur auprès des institutions financières occidentales est justifiée par son impact désastreux, pratiquement sans résultat profitable à notre pays qui était perdant, l’argent retournait à l’étranger par la «magie» de grossiers mécanismes de financement. L’expérience a montré également que le recours aux prêts extérieurs a bénéficié à des individus sans aucun scrupule qui en ont profité pour s’enrichir illicitement à travers les détournements, les surfacturations à l’importation, les projets fictifs,… Actuellement, la tendance haussière du marché pétrolier permet à l’Algérie de résister aux pressions du FMI et de la Banque mondiale qui poussent vers la voie suicidaire de l’endettement. Le prix du baril de brent est largement au-dessus des 100 dollars, alors que la loi de finances 2022 est basée sur un prix de référence du baril de pétrole à 45 dollars et un prix du marché du baril à 50 dollars. Le Fonds de régulation des recettes se trouve ainsi alimenté de façon significative. Cette bonne situation est renforcée par la démarche visant à réduire la facture des importations, à combattre la corruption, notamment sous la forme des surfacturations, et à protéger et promouvoir la production nationale.
M’hamed Rebah