Le Maroc et la France veulent dépasser la brouille qui avait conduit, il y a deux ans à l’annulation de la visite que devait effectuer Emmanuel Macron à Rabat et à un froid diplomatique marqué par le rappel des deux ambassadeurs sans rupture des relations bilatérales. Il faut souligner dans ce cadre que l’architecte de cette tentative de « retrouvailles », est l’entité sioniste qui ne peut plus assumer son statut d’intermédiaire, de chargé d’affaire ou d’émissaire. Empêtrée dans le génocide qu’elle perpétue en Palestine, faisant l’objet de plusieurs actions devant la Cour de justice internationale et dénoncée à travers le monde même dans les pays qui étaient ses principaux soutiens, Israël, veut prendre le temps pour mieux se défendre. Et pour ce faire, elle compte rétablir les liens entre Paris et Rabat et ainsi mobiliser son énergie pour la bataille de sa survie où elle perd chaque jour, un peu plus de terrain.
Dans ce cadre, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, était attendu hier dimanche à Rabat. Selon les services des ministères des affaires étrangères de ces deux pays, cette visite annonce d’importants changements dans les relations bilatérales, après une période de froid.Stéphane Séjourné rencontrera au cours de son séjour au Maroc, son homologue marocain, Nasser Bourita. De nombreuses questions seront au centre des discussions au cours de cette visite. Et même si des observateurs estiment que Stéphane Séjourne abordera les détails pouvant permettre d’envisager une visite d’Emmanuel Macron au Maroc, la réalité est que le royaume qui s’est retrouvé coincé par sa dynamique de normalisation avec l’entité sioniste, qui est de plus en plus contestée par le peuple marocain et à court d’arguments pour faire la promotion de son plan d’autonomie comme cadre de règlement du conflit du Sahara occidental, veut trouver des soutiens pour sortir de son isolement. Il y a quelques jours, le chef du gouverneur Akhenouch avait reçu son homologue espagnol Pedro Sanchez. Lors d’une conférence de presse, il avait tenté,.mais sans succès ,de l’entraîner vers le terrain de la reconnaissance du plan marocain de règlement du conflit du Sahara occidental. La visite s’était limitée à discuter des modalités de circulation des biens et des personnes entre le Maroc et l’Espagne.
Cette visite intervient également alors que les sœurs de M6 avaient été reçues à l’Elysée par Brigitte Macron. Certains observateurs avaient même affirmé que la visite de membres de la famille royale à Paris était destinée à trouver des solutions au problème de la succession qui pose problème et qui risque de torpiller l’unité de façade affichée pour cacher la guerre à fleurets mouchetés qui se déroule dans les arcanes du palais royal. Paris ne pourrait pas se permettre de fouler aux pieds la légalité internationale et reconnaître la souverainete eu Maroc sur les territoires occupés du Sahara occidental.
La République arabe Sahraouie qui vient de fêter le 48 eme anniversaire de sa naissance a rappelé qu’elle poursuivra sa lutte pour faire échec aux tentatives marocaines et de ses alliés. La France qui a des intérêts importants dans la région du Maghreb, ne pourra pas se permettre de se fourrer dans un cul de sac, elle qui a perdu sa base arrière dans le Sahel et qui risque même de perdre toute l’Afrique subsaharienne. Selon de nombreux analystes, la France tentera de relancer son Idylle avec le Maroc mais elle n’osera jamais afficher son soutien au plan d’autonomie marocain.
Slimane B.
