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Réconciliation au sein du FLN : La délicate mission pour Ould Abbès !

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Rien n’augure d’une sortie de crise au sein du FLN. Et pour cause, le néo secrétaire général, Djamel Ould Abbès, qui s’est engagé, aussitôt plébiscité, à laisser les portes de son parti ouvertes à tous les contestataires, peine toujours à calmer la colère des redresseurs.

Preuve en est que, une poignée seulement a été convaincue de «revenir à la maison». Et encore, pas si sûr que ça. C’est du moins ce qui en est sorti de la rencontre du BP du vieux parti, tenue, avant-hier, en son siège à Hydra. Lors de cette rencontre, la deuxième du genre depuis la démission surprise de Amar Saâdani de la tête du FLN, le nouveau SG en poste, a annoncé la liste des frondeurs, qui ont accepté de regagner à nouveau les rangs de son parti.
Il s’agit selon lui, de Abdelaziz Ziari, Amar Tou, El Hadi Khaldi, Rachid Herraoubia, Abdelkrim Abada et Mohamed Seghir Kara. S’il est vrai que ces figures ne sont pas peu-connues pour être les opposants farouches à Saâdani et ses partisans, de par surtout leur statut d’ex-cadres du parti et anciens ministres du gouvernement, il n’en demeure pas moins qu’ils représentent la toute petite partie visible de l’iceberg. Conscient du fait que sa mission est loin d’atteindre les objectifs attendus; celles de faire réconcilier la direction du parti avec ceux qui représentent le noyau dur de la mouvance de redressement, entendre, Ould Abbès a réitéré encore une fois son appel de cœur, lors de sa récente sortie publique. Selon lui, donc, les portes de la formation politique de la majorité «demeurent ouvertes à tous les militants sans exclusive». Ceci, tout en conditionnant le retour des mécontents par un engagement de soutenir le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son programme politique.
Or, près d’un mois après son appel au dialogue et la réconciliation, les frondeurs ne se bousculent pas au portillon du siège national du FLN à Hydra. Il y’a quelques jours, en effet, le SG en poste a révélé avoir eu des face-à-face avec quelques ex-cadres de sa formation, tout en se montrant optimiste à l’idée d’aboutir son initiative de réconciliation. Or, les choses ne se sont pas passées comme prévu, comme le fait dire le cas de l’ex-SG du parti et non moins ex-chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, dont le retour est avorté. Il était question en effet que les deux hommes conviennent d’un rendez-vous pour accorder leur violons, après une première prise de contact effectuée par téléphone. Cependant, l’ex-ministre d’État, Conseiller spécial de Bouteflika, démis de ses fonctions officielles en mai 2010, a tenu des propos peu complaisants envers Ould Abbès, à travers un entretien qu’il a accordé au site arabophone de la chaine de télévision américaine CNN.
Quelques jours plus tard, le successeur de Saâdani s’est dit «surpris et sidéré» par les critiques de son adversaire. Suite à quoi, d’ailleurs, il a écarté le retour de ce dernier, tout en affirmant que son dossier est clos. Il ne s’agit pas uniquement du cas de Belkhadem, puisque d’autres chefs de file de la fronde qui campent sur leur position. En effet, l’ex-ministre et l’autre responsable du parti, Abderrahmane Belayat, maintient sa revendication primaire. Après avoir applaudi la démission de Saâdani de son poste, une demande qu’il a mené tambour battant, lui et ses partisans, depuis l’intronisation de l’ex-homme tonitruant de l’ex-parti unique, en août 2013, Belayat conteste toujours la «légitimité» de toutes les résolutions du 10e congrès de mai 2015. La composante du CC, le BP, les textes officiels, y compris Ould Abbès, lui-même issus de l’instance souveraine. La tête de prou de la mouvance de redressement réclame l’organisation d’un congrès extraordinaire pour «corriger» ce qu’il qualifie de «dérives de Saâdani».
Néanmoins, une telle position radicale n’était pas du goût de Ould Abbès, qui a dénié le droit à ses adversaires de critiquer «la légitimité» des instances organiques. Ainsi, donc, en plus de Belayat, les noms de Salah Goudjil, Kassa Aissi…et la liste est longue, si l’on tient compte de tous les ex-cadres du CC écartés par Saâdani au lendemain de son congrès. À ce titre, faut-il rappeler que plus de 80 membres de cette instance n’ont pas répondu présents, à la veille de la rencontre décisive, tenue à la veille du dernier congrès du FLN. Cela étant, en dépit du fait que le prédécesseur de Ould Abbès a repêché, pour ne pas dire récupéré quelques adversaires, cela n’enlève en rien le sentiment de rancœur qui couve au sein des frondeurs.
Farid Guellil

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