Le monde devrait développer autant de capacités renouvelables au cours des cinq prochaines années qu’il l’a fait au cours des 20 dernières, a souligné, hier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport 2022 sur les énergies renouvelables.
Selon le document de l’AIE, les énergies solaire et éolienne en particulier « vont ainsi devenir la première source d’électricité dans le monde d’ici 2025 en détrônant le charbon », par notamment la recherche des pays qui cherchent à réduire leur dépendance aux énergies fossiles. La capacité renouvelable mondiale devrait gagner 2.400 gigawatts (GW) sur la période 2022-2027, soit autant que la capacité électrique actuelle de la Chine, et un tiers de plus que ce qu’envisageaient les experts il y a encore un an, ont calculé les analystes de l’AIE pour ce rapport annuel. L’Agence, qui conseille les États dans leurs politiques énergétiques, relève «la rapidité avec laquelle les gouvernements ont su pousser encore un peu plus les renouvelables». C’est particulièrement le cas en Europe où les capacités installées en 2022-27 devraient doubler par rapport à ces cinq années passées. Ailleurs, la Chine, les États-Unis et l’Inde mènent le mouvement, avec des plans et des réformes de marché à l’origine pas forcément attendus aussi vite. «L’exemple (des renouvelables) montre que la crise énergétique pourrait être un tournant historique vers un système énergétique mondial plus propre et plus sûr», selon le directeur de l’AIE, Faith Birol, qui rappelle aussi qu’une telle «accélération continue est critique si l’on veut garder une possibilité de limiter le réchauffement à 1,5 C par rapport à la Révolution industrielle». En termes de technologies, solaire et éolien terrestre forment aujourd’hui les moyens de production électrique les moins coûteux de toutes, dans la majorité des pays. Le rapport prévoit un triplement du parc photovoltaïque sur 2022-2027, notamment sur les toits des commerces et des résidences, avec des consommateurs désireux de limiter leurs factures. L’AIE voit d’ailleurs un début de diversification dans la production de ces équipements, en particulier vers l’Inde et les Etats-Unis. L’éolien lui devrait doubler en capacité sur la période, aux quatre cinquièmes en terrestre. Enfin la demande en biocarburants devrait croître de «22%, tirée par les Etats-Unis, le Canada, le Brésil, l’Indonésie et l’Inde, qui ont adopté des mesures de soutien de cette énergie», conclut l’AIE
L. Zeggane