Après plus de quatre mois de l’avènement du Mouvement populaire citoyen pacifique, revendiquant le changement du système et l’édification d’un État de droit, des initiatives de sortie de la crise actuelle ont été proposées par la classe politique, société civile et personnalités nationales. Aussi des rencontres ont été organisées pour débattre de la situation et trouver une solution.
Dans ce cadre, le diplomate et ex-ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, qui multiplie des sorties médiatiques ces derniers temps, a affirmé que la seule issue consensuelle qui reste est celle de «mixer entre ce qui reste de la Constitution et la solution politique », afin de pouvoir, selon lui, dépasser l’impasse politique dans laquelle se débat l’Algérie. Rappelant en même temps qu’une présidentielle transparente c’est le chemin vers une nouvelle Algérie démocratique : «La seule voix qui peut répondre aux revendications du peuple c’est une élection transparente», défend-il comme projet.
Pour Rahabi, qui s’est gardé de dévoiler ses prétendues ambitions quant à prendre les commandes du pays, c’est difficile d’organiser des élections dans les six mois à venir. «Personnellement, je pense que le prochain scrutin demandera pas seulement un climat général serein de la situation du pays, mais aussi l’adhésion de la population qui a perdu la confiance en son pouvoir», précise-t-il.
Invité de la chaîne El Djazaïria One, le diplomate a insisté sur l’importance du débat et le dialogue «inclusif» entre tous les acteurs de la scène politique et nationale où «personne ne doit être exclu du dialogue, il faut éviter de tomber dans la même erreur des années 90 prévient-il.
Avant de poursuivre : «nous saluons toute initiative apaisante que ça soit de la part du pouvoir, du Mouvement populaire, de la classe politique ou de n’importe qu’elle partie ».
Pour le dialogue proposé par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, Rahabi l’a encore une fois salué en posant toutefois des préalables. «Le pouvoir a intérêt à faire des concessions pour commencer le dialogue;telle la démission de Bedoui et son gouvernement, suggère-t-il, et les remplacer par un gouvernement de compétences». D’un brin de pessimisme, il estime que «l’Algérie a besoin du dialogue, c’est la seule solution, sinon la situation va s’aggraver, et il y a même le risque d’une ingérence étrangère de certaines puissances», s’inquiète le coordinateur du Forum national pour le dialogue.
De retour sur les assises du 6 juillet passé, tenues à Aïn El Benian (Ouest d’Alger), Rahabi s’exprime, non sans fierté, que c’est «une première rencontre dans l’histoire de l’Algérie qui a regroupé plusieurs partis, des personnalités et la société civile» en plus que sa plateforme, a-t-il souligné, «a été acceptée par tout le monde», faisant abstraction des critiques qu’elle a reçues et des conflits entre certains de ces participants.
Pour Rahabi ce Forum ne peut être qu’ «accepté par le peuple ; car il résume leurs revendications réclamant le changement radical». Dans ce sillage, l’ex-ministre a invité tous les partis à rejoindre l’initiative de l’opposition regroupée dans le pôle des Forces pour le changement. «Le pôle de l’initiative démocratique (partisans, ndlr) sont invités une autre fois à participer à nos rencontres afin de trouver consensus et d’exposer leurs points de vue pour aboutir à une solution commune» insiste Rahabi qui a affirmé son déplacement plusieurs fois au siège du FFS pour leur proposer ceci. En ajoutant, dans ce contexte, que «la différence des avis et les divergences est une richesse. C’est pour cela que je dise que le dialogue devrait être inclusif et entre tous les partis politiques».
Par ailleurs, en ce qui concerne l’élection de la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN), notamment le plébiscite de Slimane Chenine comme son président, l’ex-ministre de la Communication s’est gardé de tout commentaire. «Je ne suis pas membre de cette Institution, je n’appartiens à aucun parti politique, donc je n’ai pas le droit de dire quoi que ce soit», s’est-il contenté de cette répondre laconiquement.
Sarah Oubraham