Dans un contexte de tension croissante, les Brigades Al-Qassam, branche armée de la résistance palestinienne, ont affirmé hier que l’occupation israélienne porte la « pleine responsabilité » des affrontements récents avec leurs combattants à Rafah.
La résistance a simultanément exhorté les médiateurs internationaux, en particulier l’Égypte, à agir concrètement pour garantir la continuité du cessez-le-feu et prévenir toute nouvelle escalade. Dans un communiqué ferme, Al-Qassam rappelle que ses combattants « opèrent uniquement en défense sur un territoire sous contrôle de l’armée d’occupation » et avertit contre toute tentative de manipulation diplomatique ou de prétexte visant à rompre l’accord. « La reddition n’existe pas dans le lexique des Brigades Al-Qassam », insiste le texte, soulignant la détermination stratégique et politique de la résistance face à l’occupation. Le communiqué revient également sur la complexité des opérations antérieures menées pour extraire les dépouilles de captifs israéliens, indiquant que ces missions ont été réalisées « dans des conditions extrêmement difficiles » et conformément aux obligations prévues par l’accord. Toutefois, Al-Qassam souligne que l’achèvement de ces opérations nécessitera « des équipes supplémentaires et un matériel technique spécialisé », pointant ainsi les limites logistiques qui pèsent sur la mise en œuvre du cessez-le-feu. Cette déclaration survient alors que le sort de l’officier israélien Hadar Goldin, capturé lors de l’offensive israélienne de 2014, reste entouré de confusion. Les Brigades Al-Qassam ont annoncé leur intention de remettre le corps de Goldin dimanche à 14h00, heure de Ghaza, après son extraction d’un tunnel à l’ouest de Rafah, en coordination avec le Comité international de la Croix-Rouge, selon Al-Jazeera. De leur côté, les autorités israéliennes, selon les médias, considèrent la situation comme critique et exigent la restitution immédiate du corps, tout en soupçonnant la résistance palestinienne de lier cette restitution à d’éventuelles négociations sur la libération de près de 200 combattants retranchés dans le réseau de tunnels de Rafah. Israël affirme cependant qu’aucune négociation parallèle n’est en cours et demande le strict respect des accords existants. La situation sur le terrain reste extrêmement tendue. Observateurs et diplomates signalent des incidents quotidiens violant les termes du cessez-le-feu : frappes israéliennes, tués et blessés parmi les civils, retards dans l’acheminement de l’aide humanitaire, y compris les denrées alimentaires et les fournitures médicales essentielles. Ces entraves répétées révèlent la fragilité des mécanismes de mise en œuvre et de vérification du cessez-le-feu, exposant les populations civiles à un risque constant.
Les Brigades Al-Qassam insistent sur le rôle actif des médiateurs internationaux, appelant à des mesures concrètes pour empêcher toute nouvelle violation. Elles avertissent que la poursuite des « prétextes diplomatiques » pourrait provoquer de nouvelles pertes parmi la population de Ghaza et compromettre la stabilité fragile de l’accord. Cette crise met en lumière les enjeux stratégiques et humanitaires qui conditionnent la survie du cessez-le-feu à Rafah : la clarification du sort des dépouilles, la situation des combattants retranchés et la capacité des médiateurs à imposer le respect des accords. Ces éléments sont désormais déterminants pour l’avenir de la médiation et la consolidation d’une trêve durable.
M. S.
