La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a fait feu de tout bois, hier à Alger. En effet, et s’exprimant dans le cadre de la présentation d’un rapport d’ouverture à la session ordinaire du comité central du Parti, Louisa Hanoune a réservé la dernière partie d’un discours, contenant ses thèmes fétiches, à une attaque et une riposte en règle contre Ali Haddad, sans le citer bien évidemment de son nom, mais en citant expressément l’organisation patronale qu’il dirige actuellement, à savoir le FCE. Le Parti des travailleurs n’a aucun litige avec le Forum des chefs d’entreprise, a déclaré Louisa Hanoune, soulignant que cette organisation patronale renferme tout de même une vingtaine d’entreprises publiques. Louisa Hanoune en a de même et avec véhémence martelé que la position qu’elle et le PT défendent c’est bel et bien le respect de l’article 17 de la Constitution algérienne. Toutes les opérations de privatisations, même celles ayant eu lieu à l’étranger, sont des privatisations sauvages. Il faut également mettre un terme à la politique de partenariat avec l’étranger, et à la dilapidation du foncier sous prétexte d’investissements. Le privé algérien veut le beurre, l’argent du beurre et la fille de la crémière, a tranché Louisa Hanoune répondant à des attaques, dont elle estime avoir fait l’objet de la part d’une chaîne privée, dont elle n’a pas voulu révéler l’appellation. Les grèves récurrentes au sein de la Fonction publique sont le signe de la gabegie qui envenime les structures de l’État. Ces perturbations exigent le respect des échelles de valeur et la réorientation des dépenses publiques. Il s’agit aussi de prendre des mesures afin de garroter la saignée des devises, de mettre un terme à l’import-import et à une évasion fiscale qui s’élève à 5 000 milliards de dinars, ainsi que de privilégier la prééminence du produit national par rapport à celui importé, a encore dit Louisa Hanoune, revendiquant à ce que l’autorisation d’importation devienne systématique et que les barrières douanières et normatives soientt établies. Sur un autre registre, Louisa Hanoune s’est exprimée sur des questions d’actualité internationale. «J’exprime mon soutien absolu au président vénézuélien, Nicolas Maduro», avait auparavant déclaré Louisa Hanoune, en signe de soutien au personnage qui fait face à une pression internationale tendant à le faire fléchir. De même, elle a tenu à rappeler les activités qu’a menées le groupe d’amitié algéro-grec et a apporté un témoignage appuyé aux travailleurs et syndicalistes grecs face à la troïka Union européenne-BCE et Banque mondiale. La pasionaria algérienne du monde des travailleurs va même jusqu’à dénoncer ce qu’elle qualifie de déviations émanant, non seulement de l’extrême droite, mais aussi de la gauche. Sur ce propos, la SG du PT a exprimé un soutien appuyé pour le personnage public français, Roland Dumas, actuellement la cible d’un lynchage médiatique féroce dans son pays, en raison de sa défense des droits du peuple palestinien, et de la position qu’il a manifestée à l’égard de la situation en Libye. Sur ce, elle est revenue sur le mouvement anti-gaz de schiste de In-Salah, en disant que sur ce sujet les débats sont biaisés. Le gaz de schiste n’est qu’un élément déclencheur du sentiment d’oppression que ressentent les populations du Sud, a-t-elle dit, affirmant que le dossier de l’exploitation des énergies non conventionnelles a été débattu durant six longs mois en 2013, et a été clos, alors, par l’acquiescement des membres du Parlement. Il n’y a pas de risque zéro pour une activité industrielle, et le PT a réussi à faire adopter des amendements portant notamment sur l’application de la règle des 51/49%, et la préservation de l’environnement, a encore dit Louisa Hanoune.
Mohamed Djamel