Fraichement constitués en syndicats, les chefs d’établissements du cycle secondaire ont adressé, hier, une lettre au ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Ouadjaout, dans laquelle ils ont exprimé des réserves sur le protocole sanitaire contre le Covid-19 devant être adopté dans les centres d’examens du Baccalauréat et du BEM prévu le mois de septembre prochain.
Les directeurs de lycées ont surtout posé la problématique financière signifiant l’impossibilité pour eux de pouvoir prendre en charge le coût de tout le matériel nécessaire, notamment de désinfection et des masques de protection. Le syndicat a tenté d’attirer l’attention du ministère quant au manque d’information concernant, en effet, la source de financement de tout le protocole, soulignant que leur budget ne pourrait pas le couvrir. Toujours concernant ce même protocole, le syndicat des directeurs des lycées a relevé le manque d’explications s’agissant des mesures devant protéger le personnel administratif, les encadreurs, les enseignants et tous les travailleurs qui seront mobilisés durant la période des épreuves. Pour ce qui est des candidats, la même source fait état de l’impossibilité de pouvoir contrôler leurs comportements et leurs déplacements à l’intérieur et à l’extérieur des centres d’examens.
D’autre part, le syndicat a proposé, dans sa lettre, de consacrer une enveloppe financière permettant de couvrir les dépenses des différents centres d’examens, en plus d’augmenter le budget des établissements de manière régulière.
En ce qui concerne, par ailleurs, le Brevet de l’enseignement moyen (BEM), la même organisation syndicale a critiqué le caractère «facultatif» de l’examen en raison des dépenses colossales que cela coûtera à l’État qualifiant la décision de le rendre «au choix» de « non étudiée ».
Pour rappel, le ministère de l’Éducation nationale avait dévoilé, le 22 juillet dernier, le protocole des procédures préventives et sanitaires qui seront adoptées dans les centres d’examens du BEM et du BAC session septembre 2020. Parmi les dispositions du protocole, l’on cite essentiellement la stérilisation et la désinfection de toutes les installations du centre d’examen avant son ouverture, et la fermeture des salles des installations non utilisées, tout en assurant la disponibilité des fournitures médicales nécessaires et en assurant la purification des salles d’eau. En ce qui concerne les mesures préventives à l’intérieur des départements, il a été décidé de placer les tables et les chaises de manière à permettre de respecter la distanciation physique, qui dépasser un mètre entre les candidats, tout en garantissant la disponibilité de masques de protection, thermomètres, sacs plastiques et poubelles en nombre et en quantité suffisante. Le même protocole prévoit également la fourniture de désinfectants alcooliques en quantité suffisante à l’entrée du centre et dans les salles de travail, à condition qu’il soit à la portée des candidats et des encadreurs, avec la nécessité de disposer d’eau et de savon liquide dans les salles d’eau et les installations sanitaires.
Parmi les mesures prises, figurent également la mise en place de banderoles colorées, de rubans adhésifs et de peinture au sol avec des couleurs visibles et des barrières physiques qui assureront le respect de la distance sociale entre les candidats, en plus de l’élaboration d’affiches et de dépliants d’orientation comprenant des consignes de sécurité, des mesures préventives et sanitaires et les mesures qui doivent être respectées par tous ceux qui se trouvent au centre. Le ministère de l’Éducation nationale a tenu à préciser, en prévision de la sécurité de tous pendant les jours de l’examen, à nettoyer quotidiennement les salles après les examens du matin et du soir, et à renoncer autant que possible à l’utilisation des climatiseurs, sauf si nécessaire.
Ania Nait Chalal
