Le gouvernement espagnol poursuit son durcissement face à la guerre menée contre Ghaza. Madrid a annoncé à la fois l’envoi d’une frégate militaire pour accompagner la « Flottille de la Résilience » humanitaire en route vers l’enclave palestinienne, et l’annulation d’un nouveau contrat d’armement avec l’entité sioniste d’une valeur de plus de 200 millions d’euros.
Dans une interview accordée à l’agence Reuters, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a tenu à dissiper toute ambiguïté autour de l’opération. Selon lui, la « Flottille de la Résilience mondiale », qui transporte de l’aide humanitaire destinée à Ghaza, « ne constitue une menace pour aucune partie, y compris pour l’entité sioniste ». Il a insisté sur « la nature exclusivement humanitaire de la mission », expliquant que la frégate espagnole a été mobilisée avant tout pour protéger les citoyens espagnols présents à bord, et désormais aussi les ressortissants belges. « Nous avons répondu à une demande de la Belgique et sommes en discussion avec l’Irlande ainsi qu’avec d’autres partenaires européens », a précisé Albares.
Nouvelle rupture militaire
Parallèlement, la presse hébraïque rapporte une nouvelle décision de rupture : selon le quotidien Haaretz, Madrid a annulé une troisième commande d’armement auprès de l’entreprise publique Rafael. Cette commande, évaluée à 207 millions d’euros, devait permettre à l’armée de l’air espagnole d’acquérir 45 nacelles tactiques de type Lightning V, capables d’améliorer la navigation, l’acquisition et l’attaque de cibles dans toutes les conditions de combat. Cette annulation s’ajoute à d’autres résiliations de contrats passés, portant sur des missiles antichars, des systèmes d’artillerie et divers stocks de munitions. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de sanctions engagée par Madrid contre l’entité sioniste, en réponse à la poursuite de la guerre à Ghaza et aux violations répétées du droit international humanitaire.
Vers une doctrine espagnole plus ferme
L’Espagne a adopté récemment une loi renforçant le cadre juridique de son embargo sur les armes liées à l’entité sioniste. Ce texte interdit l’exportation, l’importation et le transit sur le territoire espagnol de matériel militaire ou à double usage, sauf exceptions jugées indispensables à la sécurité nationale. Il interdit également l’importation et la commercialisation des produits issus des colonies de l’occupation dans les territoires palestiniens. Avec ces annonces successives, l’Espagne se positionne parmi les pays européens les plus critiques à l’égard de la politique de l’entité sioniste à Ghaza. Le choix d’accompagner militairement une mission humanitaire internationale tout en rompant avec l’industrie d’armement sioniste illustre une ligne de plus en plus assumée : soutenir activement la population palestinienne, tout en refusant de cautionner l’effort militaire de l’occupation.
M. Seghilani
Accueil ACTUALITÉ PROTECTION DE LA FLOTTILLE DE LA RÉSILIENCE ET ANNULATION D’UN CONTRAT D’ARMEMENT...