«La première apparition de l’épidémie de fièvre aphteuse en Algérie, a été signalée suite à l’introduction de bovins d’engraissement de Tunisie effectuée par des maquignons», rapporte le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Fodil Feroukhi. Le responsable qui s’est exprimé hier lors d’une conférence de presse au siège du ministère a donc accusé les maquignons qui ont eu recours à des pratiques frauduleuses d’être à l’origine de cette propagation. Ces derniers auraient acquis du bovin contaminé à des prix très bas pour le revendre ensuite à Sétif. Ce qui a provoqué la propagation directe de la maladie dans plusieurs wilayas de l’est et du centre du pays. À ce propos les wilayas qui ont été précisément touchées, sont Alger, Sétif, Tizi Ouzou, Bouira, Bordj Bou Arréridj, Constantine, Béjaïa, Médéa, Khenchela, Batna, Jijel, Blida, Chlef, Djelfa, Souk Ahras, Boumerdès et Annaba. « Aussitôt que cette maladie a été signalée, un dispositif de lutte a été mis en œuvre », a indiqué Feroukhi ajoutant que l’ensemble des exploitations ont été mises sous séquestre avec interdiction de déplacement des animaux sur tout le territoire national. «Il a été également procédé à la vaccination autour des foyers affectés, et la fermeture des marchés à bestiaux à l’échelle nationale pour contrer la propagation de cette épizootie à d’autres exploitations et wilayas», signale-t-il encore. D’un ton rassurant, le SG du ministère de l’Agriculture a affirmé que le dispositif cité ci-dessus a permis de réduire l’impact de cette maladie, faisant croire que le nombre d’animaux abattus ou morts, est insignifiant comparativement à l’effectif du cheptel bovin dont dispose l’Algérie et qui avoisine 2 millions de têtes. Aussi, Fodil Feroukhi a prétendu que l’épidémie de fièvre aphteuse n’a pas pris les proportions enregistrées dans certains pays touchés grâce au matelas immunitaire installé suite aux campagnes de vaccination réalisées au cours de cette année. A ce titre, « il a été procédé à la vaccination de 75% du cheptel lors de la campagne annuelle de vaccination clôturée en 2013 soit 850 000 têtes de bovins. De plus, depuis que la Tunisie a signalé l’apparition et la propagation de cette maladie sur son territoire, les autorités vétérinaires algériennes ont aussitôt mené une campagne de vaccination préventive qui a touché 783 000 têtes bovines».
Dans le même cadre d’idée, il a fait savoir qu’une autre campagne de vaccination sera entamée au courant de cette semaine, et ce après l’acquisition de vaccin type (o). Afin d’éviter la propagation de cette épidémie sur le territoire national et éviter la mortalité des animaux, tous les éleveurs sont tenus de prendre plusieurs dispositions. À commencer par ne pas déplacer les animaux sauf vers un abattoir proche, ne pas introduire de nouveaux animaux dans leurs exploitations, appliquer systématiquement de la chaux vive au niveau des entrées des exploitations et enfin faciliter les visites de contrôle des vétérinaires. Il est notamment demandé à l’ensemble des éleveurs et agriculteurs d’informer les autorités concernées de toute apparition de cas suspect. A une question qui lui a été posée sur les répercussions de la maladie sur le marché des viandes rouge, Fodil Feroukhi a rassuré qu’il n y aura aucune augmentation de prix. Même chose pour la filière lait, là aussi le responsable souligne qu’il n’y aura pas d’incidence sur le lait en sachet subventionné par l’État, quoiqu’il reconnaisse une diminution prochaine du lait cru. Par ailleurs, il est important de mentionner que la fièvre aphteuse est une maladie virale strictement animale, très dangereuse pour les ruminants, elle peut occasionner des pertes importantes sur le cheptel et partant sur l’économie nationale. Cette épidémie, ne se transmet pas à l’homme, et la viande des animaux touchés reste comestible sans danger aucun. Seulement, c’est l’une des pathologies animales les plus contagieuses qui se caractérise par l’apparition d’aphtes et d’érosions sur les muqueuses buccales et notamment nasales.
Ania Nait Chalal