La réaction de l’actuel patron du FLN, Amar Saâdani quant à la dernière instruction donnée par le chef de l’Etat, en sa qualité de président d’honneur du parti, à propos de l’éjection de Belkhadem des rangs de cette formation politique ne s’est pas faite attendre. Et pour cause, l’ancien président de la chambre basse du Parlement, qui vient de rentrer d’un congé, a déjà programmé une réunion du bureau politique, qui aura lieu demain (à 15 heures, ndlr) au siège du parti, à Hydra. Cette dernière, selon des sources proches de l’ex-parti unique, sera exclusivement dédiée au «cas Belkhadem». «Le SG va charger la commission de discipline de prendre les mesures nécessaires afin de geler la qualité de militant et de membre du CC à Belkhadem jusqu’à la tenue du prochain congrès», précisent nos sources, qui ajoutent que «le premier responsable de la mouhafadha de Bouzaréah (Alger), où est inscrit le désormais ex-conseiller du président de la République sera, lui aussi, instruit de prendre les mesures nécessaires, pour appliquer les sanctions prises à son encontre par le chef de l’Etat». Les mêmes sources affirment en outre que le sort de Belkhadem est scellé et que la décision du président d’honneur du FLN est «irréversible». Le secrétaire général déchu de l’ex-parti unique serait lâché par ce dernier, rappelle-t-on aussi, suite aux rebondissements enregistrés dans ce qui a été convenu d’appeler «affaire FLN» après la houleuse session de 24 juin dernier ainsi que sa présence à une activité à laquelle ont pris part dernièrement, entre autres, Ali Benflis, Ahmed Benbitour et Mouloud Hamrouche. Contacté hier pour avoir plus de détails sur cette «affaire», Saïd Bouhedja a confié que les militants et les cadres du parti n’ont pas encore d’idées sur les raisons qui auraient motivé Bouteflika à agir de la sorte. «Nous allons tout savoir lors de la réunion du bureau politique, qui aura lieu au courant de cette semaine», a indiqué notre interlocuteur qui, lui, n’a pas avancé une date précise. Continuant sur la même lancée, le membre du BP fera remarquer, en filigrane, que la décision du Président, pourrait être d’ordre politique. «Celui-ci a la prérogative de convoquer un CC, de présider un congrès et, aussi, de geler la qualité d’un militant dans le cas où ce dernier s’engage dans une alliance politique». La présence de Belkhadem aux travaux de l’université d’été, organisée tout récemment, par le FC (le Front de changement) de Menasra au niveau de la wilaya de Boumerdes est-elle classée dans la «case» de ces «alliances politiques» ? Bouhedja se rétracte et reformule ses phrases, en soulignant, que «le SG du parti va tout dévoiler aux membres du BP». Il convient de rappeler, enfin, que le président Bouteflika «a pris, mardi, un décret en vertu duquel il a mis fin aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem en qualité de ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi qu’à toutes ses activités en relation avec l’ensemble des structures de l’Etat», selon une source à la présidence citée par l’agence de presse officielle APS. La même source a précisé, par ailleurs, «que contact a été pris avec le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) à l’effet de prendre les mesures nécessaires, afin de mettre fin aux fonctions de ce dernier (Belkhadem, ndlr) au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l’ensemble de ses structures».
Soufiane Dadi