Depuis que le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, promu au poste de chef de l’État, après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, a émis le vœu d’être déchargé de sa fonction initiale, suite à l’élection du président Abdelmadjid Tebboune, la présidence de cette Institution est dirigée par l’intérimaire Salah Goudjil. Mais depuis la démission de Bensalah à la tête de cette institution, le 4 janvier dernier, son successeur Salah Goudjil n’a pas convoqué une plénière devant conduire à l’élection d’un nouveau président de la chambre haute du Parlement. Et la vacance de ce poste n’a pas été également déclarée. Le président intérimaire a, en revanche, convoqué une réunion du bureau élargi aux chefs des groupes parlementaires, pour préparer les futures échéances. Cette rencontre a eu lieu dimanche dernier. Pourtant plusieurs noms reviennent avec insistance pour présider le Sénat qui a aiguisé les appétits des prétendants, oh! combien nombreux à ce poste important dans la hiérarchie de la République pour succéder à Salah, Goudjil agé de 90 ans.
D’intenses tractations sont déjà en cours dans les coulisses et plusieurs noms commencent déjà à circuler « officieusement » pour remplacer Salah Goudjil, selon les informations rapportées par les médias.
On parle, notamment, d’Abdelouahab Benzaïm, sénateur FLN, qui a également été vice-président de l’APW d’Alger avant son élection au Conseil de la nation. Mahmoud Kissari, sénateur de la wilaya de Laghouat, et Mustapha Djeghdali, actuellement président de la commission de la santé. Outre ces noms « avérés » on cite également El Hachemi Djiar qui a à son actif plusieurs années d’expérience à la tête du tiers présidentiel et l’ancien président de l’APN, Karim Younès.
Il faut aussi souligner, et à se fier aux mêmes sources, que la démarche de Salah Goudjil n’a pas laissé indifférents ses collègues du parti unique, qui voyaient d’un mauvais œil son retrait de la tête du Sénat. «Il est de leur droit de vouloir organiser des élections, mais oublient-ils que le Sénat est la deuxième institution de la République?», s’est interrogé un sénateur FLN du tiers présidentiel.
« C’est une institution de la République et de ce fait l’État a son mot à dire dans la présidence de la chambre haute du Parlement», a-t-il enchaîné. Mais en dehors de toutes ces agitations partisanes de quelques membres d’un parti, réduit par la force des choses au statut d’un simple spectateur, qui ne pèse plus grand chose, c’est la future Constitution en voie d’élaboration qui définira les contours à venir concernant le Conseil de la nation qui devient, pour ainsi dire, encombrant plus qu’utile. On ne sait donc pas si à la lumière de la future Loi fondamentale du pays, cette institution sera maintenue ou dégommée de la carte institutionnelle. Maintenir cette institution impliquerait des lourdes contraintes budgétaires pour un État qui veut rationaliser au maximum ses dépenses.
B. O.