La célébration de la fête du Nouvel an 2019 prévue aujourd’hui, avec la journée de demain fériée, les citoyens craignent de voir, encore une fois, le service minimum, un slogan, dans les urgences de nos hôpitaux, sur le planning des permanences des pharmacies et de magasins d’alimentation et des boulangers.
La raison de cette inquiétude trouve son origine dans le vécu des citoyens, qui à chaque célébration des fêtes, l’année passée, ou celles d’avant, ils sont pénalisés, par le non-respect du service minimum, par le personnel de nos hôpitaux ou par ceux devant assurer l’activité commerciale en ces jours de fête, et fériés, comme c’est le cas pour la journée de demain, après la célébration du Nouvel an, aujourd’hui.
Alors qu’habituellement, durant les jours ordinaires, les services d’urgences peinent à assurer, pour de nombreuses raisons, manque d’effectifs ou autres, en l’absence de l’ancrage dans les mentalités, du respect de la législation outre de la portée du rôle qu’incombe à chaque acteur, commerçant, boulanger, urgentiste, infirmier et pharmacien, le service minimum semble avoir de la peine pour s’enraciner dans la vie socio-économique, chez-nous.
Une simple virée à l’hôpital de Kouba, nous a permis d’avoir déjà une idée sur ce que ça sera le rythme de son service d’urgence, le jour J, à savoir demain. Déjà que la cadence de travail du personnel n’était pas à son comble, «il y a de la pression» disait un patient, sur place, cette grande structure sanitaire, à proximité de plusieurs axes, «fonctionne avec un effectif réduit et saturé» lance un médecin, qui avait du mal à avoir une cadence soutenue pour pouvoir répondre aux nombreux patients présents. Et c’est ce que nous ont affirmé d’autres membres de la famille médicale de cet hôpital, qui se sont d’emblée plaints du «sous effectif», lequel n’est pas sans conséquences sur la qualité des soins.
Qu’en sera-t-il demain ? Une question qui n’a pas manqué de revenir, dans les discussions des patients, attendant leur tour, des échanges qui pour certains, leur permettent de s’échapper un tant soit peu, à la douleur, au stress de l’attente outre à des interrogations sur leur état de santé. Affichant une mine épuisée, une généraliste des services d’urgences du même hôpital, nous confie qu’«il est déjà pénible de continuer à assurer sa tâche» en ces conditions difficiles, en plus «de l’absence de collègues, partis en congé» nous dit-elle, qu’en sera-t-il pour demain au moment ou certains s’autorisent, un bref passage, alors qu’il s’agit d’assurer la permanence, ou simplement des absences…
D’autres patients et personnel médical, comme Kamel, la quarantaine, attendant son tour, il nous confie «j’ai peur d’avoir ma crise, ce mardi, jour férié» ça sera poursuit-il «la galère» sans compter le parcours du combattant pour trouver une pharmacie de garde. Un autre se rappelle, le 2 janvier de 2018. «Moi personnellement, j’étais obligé de me débrouiller pour pouvoir me procurer les médicaments» durant la nuit du deuxième jour de janvier dernier, déplorant le non-respect par certaines pharmacies du planning, en ces circonstances. Sans manquer plus loin, de demander aux services concernés «l’affichage au sein des établissements de santé publique du planning» car, a-t-il insisté, «cette procédure aidera les malades à avoir l’information pour savoir à qui s’adresser quand on a une ordonnance entre les mains les jours fériés».
Sachant que la fête du Nouvel an est célébrée, par la présence en quantités non habituelles, de sucreries, chocolat, gâteaux, boissons, plats souvent gras, tout excès conduit sa victime à se retrouver dans la situation décrite plus haut ou à parcourir des chemins et des routes à la recherche de l’insigne d’une pharmacie, qui clignote au vert, faut-il le préciser, annonçant que celle-ci est ouverte. La précaution et la prévention sont les maîtres-mots de la célébration du Nouvel an, pour éviter les surprises, avant de souhaiter la bonne année.
Enfin,à souligner que le dernier communiqué du ministère du Travail, mentionne clairement que « les institutions, administrations, offices et entreprises sont tenus de prendre les mesures nécessaires pour assurer la continuité des services organisés en mode de travail posté ».
Dès lors une question taraude l’esprit. Dans le cas où la permanence ne sera pas assurée, les sanctions prévues par loi seront-elles, le cas échéant, prises ?
Mohamed Amrouni