Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, s’est entretenu au téléphone avec son homologue française récemment nommée, Catherine Colonna, indique lundi un communiqué du ministère français des Affaires étrangères. «Cet appel, intervenu à la demande de la Cheffe de la diplomatie française, a permis aux deux responsables d’échanger concernant des sujets d’intérêt commun et de réaffirmer leur volonté de poursuivre la dynamique positive dans la relation bilatérale entre la France et l’Algérie, dans toutes ses dimensions, en vue des prochaines échéances bilatérales », a affirmé le communiqué. Il y a lieu de souligner que l’Algérie et la France se concertent régulièrement concernant les crises régionales, notamment au Mali et en Libye, pour lesquelles la coopération entre les deux pays est centrale.
Lamamra qui a confirmé l’échange a indiqué dans un tweet : « fructueux premier échange avec ma collègue Mme Colonna sur les perspectives d’un partenariat équilibré et mutuellement avantageux entre nos deux pays et d’un dialogue renforcé au service de la stabilité et de la prospérité aux niveaux régional et international. Il faut rappeler, dans ce cadre, que cet entretien intervient alors que l’Algérie est devenue un partenaire incontournable dans la recherche d’une solution à la crise malienne surtout, depuis le désengagement de la force française Barkhane et la rupture de Paris avec les nouvelles autorités maliennes. Il intervient également dans un contexte régional et international marqué par le conflit russo-ukrainien et ses retombées économiques notamment en matière des hydrocarbures ou encore la paralysie du processus de règlement de la crise libyenne et les tensions, sinon la crise, entre Alger et Madrid.
Il faut préciser, par ailleurs, que la France assure, depuis quelques jours, la présidence tournante de l’UE qui vient de se corriger après sa sortie pour le moins très partiale avec l’Espagne dans son bras de fer avec l’Algérie. Le dernier communiqué de l’UE a appelé les deux parties au dialogue, ce qui est loin du parti pris qui avait marqué la position de l’UE, qui s’était rangée du côté de l’Espagne, un de ses membres. Le dernier communiqué de la Commission européenne est un véritable désaveu au chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui comptait sur l’appui de ses partenaires dans l’Union pour faire pression sur l’Algérie. Partant du principe de la realpolitik, les Européens, notamment ceux de la rive nord de la Méditerranée ne sont pas prêts de perdre l’Algérie, un partenaire sûr, fiable et surtout important dans les rapports dans les échanges nord-sud.
Le meilleur exemple reste l’Italie qui a conclu, il y a quelques jours, de nouveaux contrats de partenariat avec l’Algérie et la France veut donner un nouveau souffle à sa coopération avec l’Algérie dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. Cette option est dictée par la position de notre pays, devenu un allié stratégique et par les mutations géostratégiques que connait le monde depuis le déclenchement du conflit en Ukraine. L’Espagne, sous Pedro Sanchez, a beaucoup perdu, en se jetant dans les bras du Maroc, et c’est ce qui justifie les réactions de désapprobation de larges couches de la classe politique de ce pays qui désapprouvent la démarche du chef du gouvernement au point de qualifier ses dernières décisions, notamment son soutien à la thèse marocaine pour le règlement du conflit du
Sahara occidental et ses démêlées avec l’Algérie, de véritable catastrophe.
Slimane B.