Le processus de développement économique et social engagé dans le Sud du pays, à travers la facilitation du transport des marchandises et des voyageurs, et le renforcement des conditions favorables aux investissements, notamment dans l’agriculture, est étroitement dépendant de la ligne ferroviaire stratégique Alger-Tamanrasset.
Cette ligne reliera le Nord au Sud du pays, en passant par Médéa, Djelfa, Laghouat, Ghardaïa, El-Méniâa et In Salah sur une distance de 2406 km, avec des trains atteignant une vitesse de 220 km/h, des gares de conception moderne, des évitements dimensionnés et une signalisation adaptée aux contraintes climatiques du Sahara. On sait que le président Abdelmadjid Tebboune a insisté sur l’importance stratégique de ce projet « pour l’économie nationale, ainsi que pour la dimension sociale de l’Algérie, qui a amorcé une dynamique de développement pionnière avec un impact national, continental et international». Dans ce cadre, le financement de la première tranche du projet de construction de la ligne ferroviaire Laghouat–Ghardaïa–El-Méniâa (495 km) vient de bénéficier d’un prêt de 747,32 millions d’euros approuvé par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Ce financement s’inscrit dans la vision de transformation nationale portée par le gouvernement algérien, qui considère le développement du réseau ferroviaire comme un levier majeur de diversification économique, de réduction des disparités régionales et de transition vers des modes de transport plus durables, a expliqué la BAD dans un communiqué publié à cette occasion. Il s’agit, notamment, de la construction des segments prioritaires de la ligne et l’installation d’équipements ferroviaires modernes. Des systèmes de sécurité et de signalisation de dernière génération seront mis en place. La BAD rappelle que le projet prévoit également l’aménagement de plateformes économiques et sociales à destination des jeunes, des femmes et des acteurs locaux. Enfin, les conditions techniques et opérationnelles nécessaires à l’extension future du réseau seront préparées, précise la même source. Concernant la section reliant Laghouat à Ghardaïa sur une distance de 265 km, l’ANESRIF précise que le projet inclut, en plus des travaux de remblais généraux, la construction de 21 ponts, 17 ouvrages ferroviaires, 14 ouvrages routiers, un tunnel, des passages pour tuyaux, 55 passages pour tuyaux et cinq stations de voyageurs à Belil, Hassi R’mel, Berriane, Oued N’chou et Metlili, ainsi que trois stations de croisement. Quant à la deuxième section, reliant Ghardaïa à El-Méniâa sur 230 km, elle comprend, selon la même source, des travaux de remblais généraux, en plus de la construction de six ponts, 35 ouvrages ferroviaires, sept ouvrages routiers, trois passages pour tuyaux, ainsi que trois stations de voyageurs à Mansoura, Hassi El- F’hel et Hassi El-Gara, et trois stations de croisement. La BAD considère que ce projet ferroviaire contribuera directement à ses priorités stratégiques et s’inscrit dans le quatrième point cardinal relatif au développement d’infrastructures résilientes et à la valorisation des matières premières. Il marque également, selon la BAD, une étape clé dans le partenariat entre l’Algérie et la Banque et reflète l’ambition partagée d’investir dans des infrastructures modernes, résilientes et au service de la croissance inclusive. Le responsable pays de la Banque africaine de développement en Algérie, Abdoulkader Dileita a déclaré que « la Banque est fière d’accompagner l’Algérie dans la mise en œuvre de ses infrastructures stratégiques». La BAD rappelle que cette nouvelle infrastructure ferroviaire figure parmi les projets d’investissement prioritaires du pays, et vise à renforcer la connectivité territoriale, stimuler le développement économique du Sud algérien et soutenir l’intégration régionale. Elle permettra également, selon la BAD, de réduire les coûts logistiques et d’optimiser l’acheminement des productions agricoles et industrielles, et favorisera surtout une exploitation durable des ressources économiques des régions sahariennes.
M’hamed Rebah
















































