Après la journée de grève générale ainsi que les rassemblements, devant les académies au niveau des wilayas, organisés lundi et mardi, l’intersyndicale de l’éducation se réunira demain, afin d’évaluer ces deux actions, et décider des prochaines suites à donner à son bras de fer avec la tutelle.
Mais rien ne laisse présager un retour au calme, puisque les syndicats semblent déterminés à poursuivre la contestation, notamment, face à la situation de blocage avec la tutelle concernant la prise en charge de leur plateforme de revendication dont celle liée à la révision du statut particulier. Lundi, l’intersyndicale avait, en effet, observé une grève au niveau national ayant conduit à la paralysie de plusieurs établissements scolaires des différents paliers éducatifs. Alors que le collectif s’est félicité de la réussite du mouvement avec un taux de participation de 57,58% et l’avait qualifié d’acceptable, le ministère avait, quant à lui, fait état d’un taux de suivi ne dépassant pas les 8,7%. Selon le département de Benghebrit, ce taux avait englobé les personnels pédagogiques grévistes avec un taux de suivi de 11,16 % et 2,03 % des personnels administratifs.
La justice, de son côté avait décrété cette grève d’illégale. Hier, les six formations syndicales ont poursuivi leur contestation en tenant des rassemblements devant les directions de l’éducation des wilayas, avec la participation des adhérents du CNAPESTE qui n’avait pas pris part à la grève. La réunion de demain portera ainsi sur l’évaluation de ses deux journées, mais surtout du maintien ou non de la contestation et du nouveau caractère à lui donner. Pour rappel, la plateforme des revendications de l’intersyndicale porte essentiellement sur des aspects socioprofessionnels et pédagogiques, à l’instar de la reclassification du personnel du service économique, celui de l’orientation scolaire et professionnelle, ainsi que les laborantins et les superviseurs, outre le maintien de la retraite proportionnelle sans condition d’âge et la mise en place de mécanismes rétablissant l’équilibre du pouvoir d’achat. Les syndicats grévistes revendiquent, également, d’actualiser la prime de la zone sur le nouveau salaire de base autre que celui adopté en 1989, de permettre aux professeurs formés avant le 03 juin 2012 de bénéficier d’une promotion au grade de professeur formateur en valorisant leur expérience professionnelle, de préserver les vacances de fin de semaine, et d’octroyer, au personnel, le droit à un congé de maladie. Sur le plan pédagogique, les représentants des syndicats revendiquent, notamment la révision des programmes scolaires en fonction du niveau des apprenants et particulièrement ceux de l’école primaire, l’amélioration de la formation, des conditions de travail et de scolarisation, la réalisation d’un enseignement de qualité, la réduction du volume horaire pour l’ensemble des paliers en respectant le volume de travail et les tâches assignées, la préservation du pouvoir pédagogique des enseignants et la liberté d’exercer le travail syndical.
Ania Nait Chalal