Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a consacré une bonne partie de son discours, qui a suivi sa prestation de serment, aux grands axes de la politique extérieure qu’il va impulser et a réaffirmé les fondamentaux de la diplomatie algérienne.
Le chef de l’État a souligné que la «diplomatie de la nouvelle République algérienne focalisera sur l’intérêt de l’Algérie et de sa communauté établie à l’étranger », ajoutant que « l’État s’attellera à la consolidation de la disponibilité combative de l’Armée nationale populaire (ANP) pour la préservation de la stabilité du pays ». Dans son premier discours à la Nation, M. Tebboune a précisé que les membres du corps diplomatique « seront évalués régulièrement », sur les actions menées en direction de la communauté nationale. Il a indiqué a cet égard que « l’État installera, au niveau des ambassades et consulats, des instances juridiques pour la défense de tout algérien bafoué dans sa dignité pour peu que les membres de notre communauté respectent les lois des pays hôtes ».M. Tebboune a en outre réitéré son engagement de la prise en charge par l’État du rapatriement rapide des dépouilles des Algériens décédés à l’étranger. Pour ce qui est de la politique extérieure et de la diplomatie de notre pays , M. Tebboune a mis l’accent sur « l’attachement de l’Algérie à entretenir des relations d’amitié et de coopération avec l’ensemble des pays du Monde, à l’exception de ceux avec qui nous n’avons pas de relations diplomatiques pour des raisons objectives ». Il a assuré d’autre part que l’Algérie « continuera à s’en tenir au principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, et à rejeter fermement et catégoriquement toute tentative d’immixtion dans ses affaires internes ». L’Algérie « continuera a tendre la main à l’ensemble des États pour la lutte contre le terrorisme international, le crime organisé et transfrontalier et tous les fléaux sociaux mondiaux afin de contribuer efficacement à la consolidation de la paix et de la sécurité internationales », a-t-il par ailleurs souligné. Évoquant le Maghreb arabe, le président Tebboune a déclaré que la construction de l’ensemble maghrébin « fera partie des préoccupations de l’État algérien qui œuvrera inlassablement à la préservation des relations de bon voisinage et des liens de fraternité et de coopération avec tous les États du Maghreb arabe ». « Que nos voisins soient assurés que rien de mal ou de négatif n’émanera de nous », a-t-il ajouté. Il a également affirmé que « la question du Sahara occidental relève de la décolonisation et est entre les mains des Nations unies et de l’Union africaine». Il a estimé et comme cela a toujours été le cas pour l’Algérie , que la question du Sahara occidental « doit rester hors des relations avec nos frères marocains ». Évoquant le dossier libyen, le président de la République a assuré que « l’Algérie déploiera davantage d’efforts en faveur de la stabilité de la Libye et de la préservation de l’unité de son peuple et de son intégrité territoriale ». Il a appelé « tous les frères libyens à la réunification des rangs, au dépassement des divergences et au rejet de toute ingérence étrangère, qui ne fait que les éloigner les uns des autres et entraver la réalisation de leur objectif de construire une Libye unie, stable et prospère ». « L’Algérie est le premier pays concerné par la stabilité de la Libye et qu’on le veuille ou non nous n’accepterons jamais qu’elle soit écartée des solutions proposées au règlement du dossier libyen », a-t-il affirmé. Après avoir affirmé que l’Algérie « continuera à tendre la main à tous les pays arabes, sans exception aucune, en vue de renforcer les relations de fraternité et de coopération, resserrer les rangs, bannir les dissensions et les différends et surmonter les épreuves auxquelles ils sont confrontés sous différentes formes », le président Tebboune a exprimé « le souhait de voir nos frères syriens, irakiens et yéménites sortir de leurs épreuves et nous sommes prêts à contribuer, de bonne foi, à la réalisation de cet objectif ». Il a déclaré, en outre, que l’Algérie « ne ménagera aucun effort en faveur de la réforme de la Ligue des États arabes, qui demeurera un abri pour tous les Arabes et l’expression de leur communauté de destin ». Soulignant que la question palestinienne comptait parmi « les constantes de la politique étrangère de l’État algérien », le président Tebboune a déclaré « nous continuerons à être un appui pour nos frères Palestiniens, à répondre à leur appel et demeurer à leur côté jusqu’à la réalisation de leurs droits légitimes à l’établissement d’un État palestinien indépendant avec El Qods pour Capitale et au retour ». Il a appelé la communauté internationale « à assumer sa responsabilité historique vis-à-vis du peuple palestinien qui fait face à une force coloniale brutale, à travers l’application de toutes les décisions onusiennes y afférentes dans le cadre de la légalité internationale ». À propos des pays du Sahel, le président de la République a assuré que l’Algérie « consentira davantage d’efforts pour concourir à la stabilité et au développement du Sahel » précisant que la diplomatie algérienne « œuvrera, encore plus, à l’application de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, signé à Alger » et continuera à tendre la main aux frères maliens pour dépasser les différends ».
M. Bendib
Ils ont réagi au discours du président
Abdelmadjid Tebboune a été officiellement consacré, jeudi dernier, huitième président de l’Algérie, lors d’une cérémonie d’investiture tenue au Palais des nations. Un événement qui n’a pas échappé à la réaction de personnalités issues de divers horizons politiques.
Abdelaziz Belkhadem, ex-SG du P/FLN : Présent à la cérémonie de prestation de serment, l’ancien premier ministre et ex-SG du parti FLN, Abdelaziz Belkhadem, a appelé à aider le président Tebboune car, selon lui, il a de « bonnes intentions ». En effet après s’être éclipsé pendant des mois, Belkhadem est sorti de son silence pour « appuyer » Tebboune sachant que son parti a soutenu Mihoubi, le candidat du RND, lors des présidentielles du 12 décembre. «Nous devons aider le nouveau président pour surmonter la situation politique actuelle, et c’est lui qui a demandé de l’aide lors de son discours », a déclaré Belkhadem. Par ailleurs, l’ex SG du P/FLN n’a pas caché son ambition de revenir sur la scène politique. Il a défendu le P/FLN en faisant croire que «le peuple ne refuse pas ce parti».
FCE : Le Forum des Chefs d’Entreprise a salué le discours de Tebboune «Nous félicitons le président de la République pour son discours d’investiture empreint d’assurance, de confiance et de la sérénité et adhérons aux orientations de son programme économique», a indiqué le FCE dans un communiqué». Pour l’organisation patronale dirigée par Sami Agli, «ceci constitue le socle d’une véritable relance de la croissance». Le FCE a indiqué aussi qu’il a « accueilli avec satisfaction l’appel du président de la République Abdelmadjid Tebboune aux entreprises nationales à investir massivement dans tous les secteurs d’activité et à travers toutes les régions du pays».
Sarah Oubraham