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PLUS DE 250 JOURNALISTES PALESTINIENS ASSASSINÉS À GHAZA : Israël fait la guerre à la vérité

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PLUS DE 250 JOURNALISTES PALESTINIENS ASSASSINÉS À GHAZA : Israël fait la guerre à la vérité

La guerre de l’armée sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023 continue de déchaîner la mort et la destruction. Au-delà du bilan humain effroyable qui dépasse déjà les 65 000 victimes palestiniennes, une catégorie particulière est directement visée : les journalistes. Selon un communiqué publié par la résistance palestinienne à l’occasion de la Journée mondiale de solidarité avec le journaliste palestinien, 251 d’entre eux ont été assassinés depuis le début de l’offensive.
Pour la résistance, ces assassinats systématiques constituent une «stratégie pour étouffer la vérité », menée par l’occupant sioniste avec la complicité de Washington. L’objectif est clair : éliminer ceux qui documentent les crimes commis dans l’enclave assiégée. Dans son communiqué, la résistance qualifie ce massacre de « crime abject », perpétré au vu et au su du monde entier, en violation flagrante des conventions internationales protégeant les journalistes en zones de conflit. Elle souligne que ces meurtres n’effaceront pas la mémoire collective ni les preuves du génocide. «La propagande sioniste, fondée sur le mensonge, a échoué. La vérité s’impose à mesure que tombent les masques », affirme le texte. Le mouvement appelle les syndicats et fédérations de journalistes à intensifier leurs actions pour protéger leurs confrères en Palestine et réclame un accès sans entraves des médias étrangers à Ghaza. Il exhorte également la communauté internationale à saisir la Cour pénale internationale afin de poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre. Alors que cette journée de solidarité était commémorée, Ghaza a connu une nouvelle nuit sanglante. Vingt-quatre Palestiniens ont été tués par des bombardements et tirs de snipers. Onze d’entre eux ont péri alors qu’ils attendaient de recevoir de l’aide humanitaire près de Netzarim, zone contrôlée par l’armée israélienne et son partenaire américain. Depuis le 27 mai 2025, Israël impose un système de distribution d’aide sous son contrôle, par le biais d’une « Fondation de l’aide humanitaire à Ghaza ». Privée de supervision des Nations unies, cette mise en scène est dénoncée comme un « piège mortel » : attirer les affamés pour ensuite ouvrir le feu. Vendredi encore, dix civils, dont deux enfants, ont été tués de cette manière. Dans le même temps, l’aviation israélienne a multiplié les frappes contre Ghaza, visant le quartier de Tell al-Hawa, le périmètre universitaire et plusieurs blocs résidentiels de Rimal. Le « complexe italien », un immeuble emblématique de 15 étages déjà bombardé en 2014 puis reconstruit par les habitants, est de nouveau menacé de destruction. Selon les services médicaux, 48 Palestiniens ont été tués depuis l’aube de vendredi dans différents quartiers du territoire, portant à 65 502 le nombre de victimes palestiniennes depuis le début de la guerre, dont une majorité de femmes et d’enfants. On dénombre également plus de 167 000 blessés. Les frappes se succèdent sans répit : trois Palestiniens ont été tués près d’une station-service dans la rue du tunnel, trois autres près de la mosquée al-Mashahra à Tuffah, et d’autres encore dans le camp de réfugiés de Chati, à Deïr al-Balah ou à Rafah. Les équipes médicales, elles-mêmes ciblées, peinent à secourir les survivants.

Un système de santé en ruine
Les hôpitaux de Ghaza sont au bord de l’effondrement total. Le ministère de la Santé a alerté sur un risque imminent d’arrêt complet des services de transfusion sanguine, faute de matériel et de poches de sang. Des milliers de blessés graves se trouvent sans traitement possible. Le Washington Post décrit des scènes d’horreur dans les hôpitaux bombardés, où infirmières et médecins travaillent sous les tirs de drones. Le Guardian relaie une étude du British Medical Journal qui compare les blessures infligées aux civils de Ghaza à celles des soldats sur les champs de bataille en Irak et en Afghanistan. Face à cette tragédie, des initiatives citoyennes tentent de briser le blocus. Une coalition internationale de navires humanitaires, baptisée «Escadron de la Résilience mondiale », tente d’acheminer nourriture et médicaments. Mais Israël a annoncé vouloir intercepter ce convoi et détourner ses cargaisons vers Ashkelon, ce que les organisateurs dénoncent comme une confiscation de l’aide.

Faire taire les témoins
L’assassinat de 251 journalistes s’inscrit dans cette stratégie de guerre totale : anéantir non seulement des vies, mais aussi les voix qui portent témoignage. Chaque caméra détruite, chaque plume réduite au silence prive le monde d’un récit indispensable. Pourtant, malgré les menaces, des reporters continuent de diffuser des images et récits à travers les réseaux sociaux, brisant le blocus de l’information. La résistance palestinienne conclut : « Le journalisme n’est pas un luxe, c’est une arme contre l’impunité. L’histoire se souviendra non seulement des crimes commis, mais aussi du silence complice. » Ainsi, la guerre menée à Ghaza ne vise pas seulement les corps et les pierres : elle est aussi une guerre contre la mémoire et la vérité. Les 251 journalistes assassinés incarnent ce front invisible. Leur disparition cherche à instaurer le brouillard, mais chaque témoignage qui franchit les murs du blocus déchire ce voile.
M. Seghilani

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