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PLUS DE 1 500 PALESTINIENS TUÉS DEPUIS SON ENTRÉE EN VIGUEUR : De quel cessez-le-feu parle-t-on à Ghaza ?

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Malgré l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu censé mettre fin à la guerre d’extermination menée contre Ghaza, les chiffres officiels confirment une réalité implacable : la mort continue de frapper. 

Plus de 1 500 Palestiniens ont été tués ou blessés depuis l’annonce de la trêve, dans un contexte de violations israéliennes répétées et systématiques. Selon le ministère palestinien de la Santé à Ghaza, les agressions israéliennes ont causé 405 martyrs et 

1 115 blessés depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 11 octobre. Rien qu’au cours des dernières 48 heures, les hôpitaux du territoire ont accueilli 12 martyrs, dont 4 nouveaux, ainsi que 7 blessés, tandis que 8 corps ont été extraits des décombres, rappelant que la guerre ne s’est jamais réellement arrêtée. Sur le terrain, l’occupation israélienne poursuit bombardements, tirs et destructions, en particulier dans les zones orientales de Ghaza. Lundi matin, Imad Fawzi Al-Midana a été tué par une frappe de drone israélien dans le quartier de Choujaïya, alors qu’il inspectait son domicile. Des témoins ont affirmé qu’un missile a été tiré directement sur lui, malgré la trêve officiellement en vigueur. Ces attaques, loin d’être des incidents isolés, s’inscrivent dans une série continue de violations documentées par les autorités sanitaires palestiniennes, qui dénoncent une politique de fait accompli visant à maintenir la pression militaire sur une population déjà exsangue.

Le bilan humain de plus en plus lourd 

Depuis le 7 octobre 2023, date du déclenchement de la guerre d’extermination contre Ghaza, le bilan humain atteint des niveaux vertigineux : 70 937 martyrs et 171 192 blessés, en majorité des enfants et des femmes. Un nombre indéterminé de victimes demeure encore sous les décombres, inaccessibles aux équipes de secours, faute de moyens et en raison de la poursuite des frappes. À ces morts s’ajoutent des décès indirects causés par l’effondrement d’immeubles lourdement endommagés lors des bombardements précédents. Les intempéries récentes ont provoqué l’écroulement de plusieurs bâtiments fragilisés, faisant 15 victimes supplémentaires, un drame révélateur de la catastrophe humanitaire en cours.

Vivre au milieu des ruines

Privés de toute alternative, des milliers de Palestiniens sont contraints de vivre dans des habitations fissurées, menaçant de s’effondrer à tout moment. La situation est aggravée par le refus israélien d’autoriser l’entrée de matériaux de construction, de logements temporaires ou d’équipements de reconstruction, en violation des engagements prévus par l’accord de cessez-le-feu. Selon les Nations unies, près de 90 % des infrastructures de Ghaza ont été détruites ou gravement endommagées. Le coût de la reconstruction est estimé à 70 milliards de dollars, un chiffre qui illustre l’ampleur de la dévastation infligée au territoire.

Des morts sans sépulture

Au-delà des chiffres officiels, la Défense civile de Ghaza alerte sur une réalité encore plus glaçante : la découverte régulière de restes humains dans différentes zones du territoire. Lors de travaux de terrassement à l’hôpital Al-Maamadani, à l’est de la ville de Ghaza, des restes d’un martyr non identifié ont été retrouvés, le deuxième en deux jours au même endroit. Ces découvertes se multiplient, même après le transfert de dizaines de corps enterrés dans des fosses communes improvisées. Le 7 décembre dernier, la Défense civile avait déjà exhumé 48 corps, dont 25 non identifiés, faute de moyens techniques pour effectuer des analyses ADN. « Ce scénario se répète partout à Ghaza », a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. « Chaque citoyen qui creuse près de sa maison peut tomber sur des crânes, des ossements, des restes humains. »

Une catastrophe humanitaire persistante

Alors que la communauté internationale évoque une phase de “post-conflit”, Ghaza continue de payer le prix d’une guerre qui ne dit pas son nom. Entre violations du cessez-le-feu, effondrement des infrastructures, morts sous les décombres et absence de reconstruction, la trêve apparaît davantage comme une illusion diplomatique que comme une réalité sur le terrain. À Ghaza, la guerre s’est peut-être officiellement arrêtée, mais la mort, elle, n’a jamais quitté les lieux.

400 000 travailleurs plongés dans le chômage 

La guerre de génocide menée par l’entité sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023 n’a pas seulement rasé des quartiers entiers et décimé des familles : elle a méthodiquement détruit l’épine dorsale sociale et économique du territoire. Selon le Syndicat des travailleurs de Ghaza, près de 400 000 travailleurs ont été brutalement exclus du marché du travail, faisant grimper le taux de chômage à un niveau inédit de 77 %, tandis que la pauvreté extrême et l’insécurité alimentaire atteignent des seuils qualifiés de catastrophiques. Dans une déclaration alarmante, le président du syndicat, Sami Al-Omassi, dresse le tableau d’une société ouvrière anéantie. « La guerre de génocide a éradiqué tous les secteurs vitaux », affirme-t-il, soulignant que les travailleurs, déjà parmi les plus vulnérables sous blocus, ont été frappés de plein fouet par une destruction systématique de leurs moyens de subsistance. Des milliers d’usines, d’ateliers et de commerces ont été détruits ou réduits au silence. Construction, agriculture, pêche, industrie, transport, restauration : aucun secteur n’a été épargné. Des dizaines de milliers d’ouvriers se sont retrouvés sans emploi du jour au lendemain, sans revenu, sans protection sociale et, pour beaucoup, sans logement. Avant même la guerre, la situation des travailleurs de Ghaza était précaire, marquée par des décennies de blocus et de conflits répétés. Le taux de chômage frôlait déjà les 50 %, avec plus de 250 000 personnes sans emploi. Aujourd’hui, ce chiffre a explosé, transformant une crise chronique en un effondrement total du tissu économique. Au-delà des statistiques, la réalité quotidienne est celle d’une famine rampante. Le concept même de pauvreté, explique Al-Omassi, est désormais dépassé : Ghaza fait face à différents degrés de famine et à une insécurité alimentaire aiguë, conséquence directe de la destruction massive des terres agricoles, des puits, des fermes et de la flotte de pêche. Les pertes économiques se chiffrent en milliards de dollars. Le secteur industriel a perdu près de 4 milliards, le commerce 4,5 milliards, l’agriculture et le transport 2,8 milliards chacun. Près de 94 % des terres agricoles ont été détruites, provoquant un effondrement dramatique de la production alimentaire locale et privant la population de toute autonomie nutritionnelle. À cette catastrophe économique s’ajoute une tragédie humaine : des milliers de travailleurs ont été tués, d’autres ont perdu leur maison et vivent désormais dans des tentes, dépendant de l’aide humanitaire pour survivre. Deux années sans revenu ont plongé des familles entières dans une misère qui dépasse tous les critères internationaux de pauvreté extrême. Face à ce désastre, le Syndicat des travailleurs de Ghaza lance un appel pressant à la communauté internationale et aux donateurs pour la mise en place d’aides financières régulières, ciblées et durables, en s’appuyant sur les registres officiels des travailleurs. Sans une intervention rapide et structurée, préviennent les responsables syndicaux, Ghaza restera durablement piégée dans un cycle de chômage massif, de famine et de dépendance humanitaire. La destruction du monde du travail à Ghaza n’est pas un dommage collatéral. Elle est le symptôme d’une politique de guerre totale, visant non seulement la vie, mais aussi la capacité même d’un peuple à survivre, travailler et se relever.

M. Seghilani 

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