S’il y a une plage sur les 120 km du littoral relevant de la wilaya de Chlef et qui attire le plus grand nombre de familles chélifiennes, c’est bel et bien celle de Dechria , dans la commune de Dahra, située à l’extrême ouest de Chlef. Il faut dire que malgré son éloignement par rapport à Chlef (de plus 100 km) ; cette plage est devenue la destination privilégiée de milliers d’estivants venus des quatre coins de la wilaya et aussi des wilayas limitrophes.
Alors que l’été tire vers la fin les vacanciers ont pris d’assaut les 4 plages que compte la zone littorale de Dechria pour se désaltérer en cette période caniculaire. En effet, ce rush vers la mer trouve son explication par l’étendue de ses plages, son sable fin, doré et surtout ses eaux peu profondes propices aux enfants et aux débutants qui ne savent pas nager. Il faut dire que tous les estivants que nous avons rencontrés sur les lieux s’accordent à dire que les plages de Dechria sont les plus belles dans la mesure qu’elles se trouvent à l’écart des centres urbains et donc exemptes de pollution d’origine humaine. Toutefois ces estivants déplorent le manque de commodités pour passer un séjour agréable. Il faut noter qu’à part des individus qui surveillent de très près l’accès à la plage, notamment en imposant aux conducteurs de véhicules la « dime » pour y accéder, il n’existe ni sanitaires, ni éclairage, ni eau potable, ni poubelles, ni même un restaurant pour calmer sa faim. Pour pallier cette dernière insuffisance les familles ramènent avec elles de quoi se nourrir au cours de leur séjour mais cela exige bien entendu des bacs à ordures pour y mettre leurs déchets. Le ramassage des ordures se fait d’une manière aléatoire en fonction des disponibilités de la commune. A ce sujet les responsables communaux rejettent l’entière responsabilité de la dégradation des lieux sur les estivants qui ne respectent pas l’environnement. A cela un immigré rencontré à la plage centrale de Dechria dira : «Arrêtez de dire que c’est la faute aux citoyens qui doivent entretenir la propreté des plages, certes ils contribuent à cette saleté mais où vous avez vu des vacanciers se substituer aux agents éboueurs des communes. La responsabilité incombe avant tout à la commune qui doit prendre toutes les dispositions nécessaires afin que l’estivant passe un séjour agréable ». Apparemment cette réflexion «tient la route» particulièrement concernant les quatre plages de Dechria. Toutefois interpellées sur cette question, les autorités communales reconnaissent que l’état des lieux est de leur ressort mais, précisent-ils, par faute de moyens nous ne pouvons mener notre mission. En tout état de cause, malgré ces insuffisances les plages de Dechria continuent à drainer de plus en plus d’estivants dont certains viennent de l’étranger (Europe) pour passer d’agréables moments même si quelques désagréments sont constatés. La récente visite de Aboubakr Essedik Boucetta , wali de Chlef qui s’est dit « émerveillé par la beauté du site » a promis aux élus locaux une attention particulière pour que cette région puisse devenir un pôle touristique par excellence dans un avenir proche, notamment par l’inscription et la réalisation de différents projets.
Bencherki Otsmane