Les prix du pétrole ont poursuivi leur augmentation, hier, en cours d’échanges européens à une semaine de la réunion entre grands producteurs prévue dimanche à Doha.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 43,27 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 44 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai gagnait 27 cents à 40,63 dollars. «Le Brent a débuté la journée légèrement dans le rouge après avoir engrangé des gains supplémentaires lundi», avant de rapidement repartir à la hausse au début des échanges européens mardi, jusqu’à atteindre de nouveaux plus hauts depuis début décembre, notait Craig Erlam, analyste chez Oanda. Le cours du Brent est en effet monté matin jusqu’à 43,58 dollars, au plus haut en près de quatre mois et demi, tandis que le WTI a atteint au même moment 40,91 dollars, un maximum en trois semaines. Après un léger accès de faiblesse dû à des prises de bénéfices, les cours ont donc renoué avec la tendance haussière observée ces derniers jours, même si plusieurs analystes soulignaient qu’il n’y avait pas de réel catalyseur à même de justifier pleinement l’optimisme du marché, en dehors d’un affaiblissement du dollar de nature à soutenir les prix. «Les nouvelles concernant le pétrole ont été rares (lundi). L’oléoduc de Keystone (entre le Canada et les Etats-Unis, ndlr) a redémarré à basse pression» et «il n’y a eu aucun commentaires d’un ministre du Pétrole concernant la réunion de Doha à méditer», ont relevé les analystes de PVM.Même un rapport de Goldman Sachs soulignant qu’un gel de la production à l’occasion de la rencontre entre pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et hors Opep le 17 avril «n’accélérera pas le rééquilibrage du marché» n’a pas été suffisant pour éroder la confiance du marché. L’attention des investisseurs est en effet largement focalisée ces derniers jours sur la réunion entre une quinzaine de grands producteurs qui aura lieu dimanche au Qatar et qui cristallise leurs espoirs de voir actées des mesures pour résorber les excédents de brut. Ce sommet réunira notamment l’Arabie saoudite, membre dominant de l’Opep, et la Russie, gros producteur extérieur à l’organisation, qui avaient conclu en février un accord de gel de la production, que les investisseurs aimeraient désormais voir étendu à tous les participants. En outre, les dernières données disponibles concernant la production américaine étaient également de nature à entretenir l’enthousiasme du marché. Non seulement le nombre de puits en activité aux Etats-Unis a de nouveau décliné la semaine dernière pour ressortir désormais à son plus bas niveau depuis novembre 2009, mais selon les experts de Commerzbank, l’Energy Information Administration (EIA, une antenne du département américain de l’Energie) a publié de nouvelles estimations tablant sur un déclin de 114.000 barils par jour de la production américaine de pétrole de schiste en mai. Un chiffre à relativiser toutefois car il n’est que légèrement en dessous des prévisions faites par l’EIA pour le mois d’avril et pour le mois de février, ce qui montre que la production américaine de pétrole de schiste ne baisse qu’à un rythme particulièrement lent, précisaient les analystes de Commerzbank.