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Pegasus, opération décryptée

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L’affaire d’espionnage via le logiciel israélien Pegasus qui a éclaboussé le Maroc en juillet 2021 commence à livrer ses secrets. Il ne s’agit pas d’en démontrer les intentions malveillantes, c’est déjà confirmé. Mais, d’établir les liens entre l’opération de piratage des téléphones de biens grands responsables politiques espagnols et français, notamment Pedros Sanchez et Emmanuel Macron, et l’évolution des positions et rapports diplomatiques avec le Maroc. C’est désormais fait, un rapport auquel a eu accès le journal espagnol El-Confidencial a révélé qu’il y a des similitudes entre les   téléphones des deux personnalités politiques haut placées lors de leur mise sur écoute par les services marocains. Il s’agit, selon la même source, des conclusions du Centre national cryptologique (CNC) qui dépend du CNR (service de renseignement et de contre-espionnage espagnol) sollicité par la justice espagnole. Pas besoin de faire un dessin pour comprendre les motivations funestes du Makhzen dont les basses œuvres sont sa seule voie de recours pour dissimuler ses échecs diplomatiques. Ainsi, la justice espagnole n’a pas tardé à établir un lien entre le piratage qui a ciblé directement le chef du gouvernement ibérique et le président de la République française et les positions de ces derniers sur le conflit au Sahara occidental. Autrement dit, ce rapport a eu le mérite d’éclairer les zones d’ombre qui ont entouré cette affaire. Le Makhzen a usé du chantage pour faire plier Madrid et Paris et leur faire cautionner, contre (peut-être) leur gré, le « plan d’autonomie » élaboré pour le Sahara occidental. La suite, tout le monde la connait. Moins de dix mois après l’éclatement de cette affaire, Pedro Sanchez a opéré un changement radical dans la position traditionnelle espagnol qui avait, jusqu’alors et depuis 1975, opté pour la neutralité par rapport au dossier sahraoui. Ce revirement aveugle a d’ailleurs provoqué une onde de choc dans les milieux diplomatiques sachant que ce fut une surprise. Pedro Sanchez n’avait même pas daigné mesurer la portée grave de son acte sur les relations avec notre pays. Pour le cas de la France, bien que Paris ait toujours entretenu une position ambiguë sur  le Sahara Occidental, Emmanuel Macron a surpris le monde par son changement de ton vis-à-vis du Maroc auprès duquel il a fini par abdiquer. Le chef d’Etat français a, lui, résisté au chantage marocain, jusqu’à ce qu’il finisse par craquer, juillet dernier, en rejoignant son voisin espagnol dans cette démarche scabreuse. Le chantage marocain semble marcher, mais jusqu’à quand ?

Farid Guellil

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