Les paysages culturels de Nedroma et Trara, dans la wilaya de Tlemcen, se distinguent par une « valeur ajoutée » justifiant un classement au patrimoine mondial par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
La richesse historique et culturelle de ces deux sites réside dans la diversité de leurs monuments archéologiques et patrimoniaux, témoins de la succession de civilisations et de périodes historiques majeures. La direction de la Culture et des Arts de Tlemcen s’attèle, en coordination avec le ministère de tutelle, à la mise à jour du dossier de candidature de ces deux paysages culturels. Cette mise à jour comprend l’ajout de photographies et d’informations précises afin de permettre au comité chargé de leur classement d’avoir une vue complète sur la vieille ville de Nedroma et les villages de Trara, selon le directeur du secteur, Amine Boudefla, estimant que ces deux sites méritent d’être classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, en raison de leur importance historique et culturelle qui contribue à la promotion et à la sauvegarde du patrimoine culturel national. Le classement serait, selon lui, un levier important pour la préservation des monuments historiques de la wilaya de Tlemcen et une opportunité pour sauvegarder la médina de Nedroma et les villages de Trara. La vieille Casbah de Nedroma, fondée à l’époque des Almoravides, regorge de vestiges illustrant le rôle crucial joué par la ville à cette époque. On y retrouve également la localité de Honaine, ses tours, sa Casbah dite « Casbah Soltane », ainsi que le palais Dar El-Imam, d’une grande importance stratégique et économique sous les dynasties almohade et zianide. Honaine était, en effet, l’un des ports les plus importants de ces royaumes, ce qui en faisait un centre d’échange commercial et culturel, en plus de ses célèbres zaouïas, comme celles de Sidi Benamar, El-Mira ou encore Yaacoubi, qui étaient -et sont toujours- des pôles de savoir dans la région de Nedroma. Ce patrimoine ne se limite pas aux sites urbains et religieux, mais s’étend aussi à des villages uniques de la région de Trara qui reflètent un mode de vie architectural et social distinct, à l’exemple du village de Tadjra, connu pour son style de construction, ses us et coutumes. Dans ce contexte, le directeur de la Culture et des Arts de la wilaya souligne que cette diversité de sites, allant des villes historiques d’importance régionale aux zaouïas anciennes, jusqu’aux villages au caractère local marqué, fait des régions de Nedroma et Trara des destinations historiques et culturelles méritant l’exploration, la recherche et l’attention. Il a également souligné que le village de Tadjra revêt une importance historique particulière en tant que lieu de naissance d’Abd El Moumen Ibn Ali El Koumi, figure centrale dans la fondation du puissant Etat almohade. De son côté, l’association culturelle « Al-Mouahidia » de Nedroma a salué, par la voix de son président, Azeddine Midoune, la proposition d’inscription des paysages culturels de Nedroma et Trara sur la liste indicative du patrimoine mondial. M. Midoune a exprimé l’espoir que ce classement soit suivi d’une opération de restauration de la Casbah de Nedroma et de ses monuments patrimoniaux, comme le siège de « Lalla Lâalia » où se réunissaient autrefois les notables et sages de la ville pour débattre des affaires locales. L’objectif est de protéger ces sites, de les valoriser et d’en faire une destination touristique locale de référence. Pour rappel, les deux paysages culturels de Nedroma et Trara figurent parmi les 11 sites proposés pour inscription sur la liste indicative du patrimoine mondial, comme annoncé récemment par le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou. Leur classement devra suivre les cadres réglementaires et les délais fixés par le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO.
