La présidente de la commission des affaires étrangères françaises, Elisabeth Guigou, estime impératif de poursuivre le travail de partenariat entre l’Algérie et la France, tel qu’entamé depuis décembre 2012, par les deux actuels chefs d’État.
Dans un entretien accordé à l’Agence de presse nationale, mardi dernier la responsable française a décortiqué les aspects liés aux partenariats entre l’Algérie et la France, à la veille d’une halte électorale que s’apprêtent à lancer les deux pays. «Nos deux pays vont chacun entrer dans une période électorale, avec des élections présidentielles et législatives en France et des élections législatives en Algérie en 2017», a fait remarqué Elisabeth Guigou dans ce contexte. En effet, le président français, François Hollande, a effectué une visite de deux jours en Algérie, du 19 au 20 décembre 2012. Au courant de ce voyage, Hollande avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ont établi un partenariat, que la responsable française appelle à la poursuite de la réalisation. Mais surtout, à «continuer à travailler sur les bases solides». Pour, justement, permettre de mettre en œuvre les engagements des deux présidents, un Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) a été mis en place, pour se réunir en première session une année après la visite de Hollande, soit en décembre 2013. Depuis, ce Comité se retrouve chaque année autour d’une même table. C’est ce qui a permis aux deux pays, toujours de l’avis de Mme Guigou, «de travailler sur tous les volets de la relation bilatérale». C’est le cas de le souligner, puisque une coopération multiforme a pris naissance. Ainsi, sur le volet économique, un Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA), a entamé un cycle de réunions annuelles, depuis novembre 2014, à l’effet de consolider un dialogue jugé de «privilégié» en trait avec les relations économiques entre les deux rives, comme rappelé par la même responsable. Aujourd’hui, et outre ce secteur, les volets tels que le secteur scientifique et culturel attendent des effets immédiats à la faveur d’une volonté entérinée entre Bouteflika et Hollande.
Pas uniquement, puisque ce travail bilatéral porte aussi sur la question de l’histoire et de la mémoire liées à la Guerre de libération nationale. Une histoire «douloureuse» a-t-elle reconnu, mais qu’il faudrait écrire pour pouvoir «se tourner vers l’avenir commun», a fait remarqué Mme Guigou. Abordant la question du rôle clé joué par l’Algérie dans le règlement politique et pacifique des conflits dans la région, la responsable parlementaire française estime, en effet, que «les partenaires de la rive sud, et c’est vrai en particulier de l’Algérie, sont surtout les partenaires majeurs du règlement des crises régionales». Elle en veut pour preuve, le rôle de l’Algérie en tant qu’acteur majeur dans le dénouement de la crise malienne et ses efforts en faveur d’une «solution réaliste et inclusive en Libye». Quant à la coopération entre les deux rives «Nord-Sud», elle soutient que l’Union européenne «devait prendre en compte la priorité stratégique que représente pour elle son voisinage sud, et en particulier le Maghreb». D’autre part, et contrairement à ce qu’ont tenu comme propos deux parlementaires français à l’adresse de l’Algérie, Mme Guigou a précisé que les deux députés ont «brouillé le message», allusion à leur rapport préjudiciable.
Pour elle, les grands dossiers tels que le terrorisme et la migration clandestine doivent être traités entre les deux rives, l’UE et les pays du Maghreb, a-t-elle laissé entendre. En ce sens, la coopération antiterroriste entre la France et l’Algérie «est très satisfaisante», à son égard. Elle cite en exemple, le dialogue des pays riverains de la Méditerranée occidentale (5+5), dont la présidence est assurée, à l’heure actuelle, entre l’Algérie et son pays. L’Algérie qui a payé un lourd tribu durant la décennie noire a su gagner une expérience importance dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Une raison pour laquelle, elle jouit, aujourd’hui, du respect du monde entier, à l’instar donc de la France.
Farid Guellil