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Ordre national des médecins : Berkani prône la moralisation du secteur

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Le secteur de la santé est l’objet de toutes les critiques. En effet, bon nombre d’Algériens et d’Algériennes se plaignent des prestations fournies par les établissements hospitaliers du secteur public. Pour un certain nombre d’entre eux, ils se rabattent sur les cabinets et les cliniques privés. Selon le docteur Mohamed Bekkat-Berkani, plus de la moitié des malades ont recours au secteur privé pour leurs consultations. Actuellement, une loi est en gestation, en attendant qu’elle soit entérinée par les deux Chambres du Parlement. Parmi ses dispositions, celle relative à la limitation du temps complémentaire qu’exerce le médecin à titre privé. Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a assuré en ce sens que la limitation du temps complémentaire est une décision impérative pour améliorer le système de santé dans les hôpitaux. Le confortant dans cette décision, le docteur Mohamed Bekkat-Berkani, qui vient d’être réélu à la tête de l’Ordre national des médecins, a expliqué que de l’avis même de ceux qui le pratiquaient, qu’il y avait une difficulté dans l’exécution du temps complémentaire, puisqu’il s’agit de sortir du public vers le privé. Or, «cette situation a contribué à diminuer de l’efficacité du service public» pratiqué dans les hôpitaux, a enchaîné le Dr Bekkat-Berkani. Estimant que la décision de geler cette activité est compréhensible, le Docteur est allé même jusqu’à suggérer d’aller vers la légalisation de cette mesure et prévoir, en parallèle, des dispositions compensatoires pour les médecins qui exercent dans le service public, et ce, a-t-il argumenté, qu’ils puissent travailler dans les meilleures conditions possibles. «Quand vous travaillez dans le secteur public, en particulier dans le secteur hospitalo-universitaire, vous êtes soumis à une contractualisation, plus particulièrement pour les services chirurgicaux et/ou médico-chirurgicaux», a indiqué, hier, le docteur sur les ondes de la Radio nationale. Il s’agit, a-t-il ajouté «d’imaginer un processus de rendement assorti d’un intéressement non seulement de la part du ministère de la Santé, mais aussi de la part de la sécurité sociale qui, elle, donne un forfait hôpitaux actuellement». «Il faudrait, actuellement, que les médecins puissent être confortés dans leur profession d’abord et dans la progression professionnelle, mais aussi dans leur situation sociale et les rétribuer à leur juste valeur», a plaidé l’orateur se félicitant que cette concrétisation soit en cours. Cependant, en évoquant l’amélioration des prestations dans les hôpitaux, le Dr Bekkat-Berkani estime que les mesures prises jusqu’à l’heure actuelle nécessitent du temps pour que les résultats escomptés se réalisent concrètement. Toutefois, il reconnaît que la situation était devenue telle que l’on est arrivé à détourner des malades du public vers le privé. «Il faut faire évoluer les choses. Aujourd’hui, le nombre des médecins est conséquent. Le médecin privé, dans le droit, doit avoir une constance de professionnels de la santé». Par conséquent, il est temps de faire en sorte que ce soit le malade qui s’adresse au secteur privé ou au secteur public selon le cas et qui change de compartiment et non pas le médecin. Aussi, l’intervenant de propose «d’injecter beaucoup de moralité dans l’exercice de la profession de médecin» pour que le malade soit bien traité et bien soigné dans les hôpitaux. Le Docteur propose également de prendre en charge les doléances des professionnels que sont le corps des médecins, le personnel paramédical et les gestionnaires. Maintenant, le secteur de santé public qu’est aujourd’hui ce qu’il est, a-t-il admis considérant qu’il ne s’agit pas de jeter la pierre au ministère de la Santé ou au ministre de la Santé. «Un certain nombre de ministres se sont succédé de façon assez brèves à la tête de ce secteur et n’ont pas pu trouver les solutions nécessaires», assène-il, tout en reconnaissant que les prestations fournies ne sont pas à la hauteur et que le citoyen n’a pas confiance dans les hôpitaux publics. En guise de parade à cet état des choses, Mohamed Bekkat-Berkani suggère de redéfinir les missions dévolues aux gestionnaires et de faire en sorte que les médecins se consacrent entièrement à leurs malades. Solutionner les doléances des médecins, régler les problèmes du personnel paramédical, réhabiliter les vieux hôpitaux et accélérer la cadence de la réalisation d’autres, sont parmi les mesures qu’il propose afin de soulager la population algérienne. La maladie n’attend pas, a-t-il tranché. Il faudrait que les Algériens et les Algériennes puissent trouver des solutions à leurs maladies, a-t-il affirmé. En ce qui le concerne, le docteur Bekkat- Berkani ne remet pas du tout en cause la gratuité des soins. «Je ne pense pas que l’État algérien puisse un jour se départir de la gratuité des soins. Il y a d’autres pays plus libéraux que nous, mais qui ont gardé ce système social de santé», a-t-il déclaré. L’orateur lâche cependant qu «d’une manière ou d’une autre, il faut compter ses sous et ses dépenses». Le président de l’Ordre national des médecins appelle, toutefois, à l’amélioration des prestations. «Il faut faire des comptes pour savoir pourquoi nous injectons autant d’argent et qu’au bout du compte il n’y a pas de rendement», a-t-il conclu à ce propos.
Mohamed Djamel

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