En fin de compte, c’est le Venezuela qui prend l’initiative de sensibiliser les pays exportateurs du pétrole sur le danger qui les guette, face à la chute des prix. En commençant par l’Iran, le président du Venezuela Nicolas Maduro, a choisi l’Algérie comme deuxième pays pour sa tournée dans certains pays de l’Opep, au nom de la pétro-diplomatie. Nicolas Maduro est en visite de deux jours, depuis hier, en Algérie. Cette visite est comme un grand soutien attendu par l’Algérie qui a appelé, récemment, à la réduction de la production. Tout porte à croire qu’une réunion d’urgence des pays exportateurs de pétrole se prépare pour bientôt, sachant que suite à la dernière réunion tenue en novembre 2014, une rencontre a été programmée pour juin 2015. Lors du dernier rendez-vous clé de l’Opep, le Venezuela avait multiplié, en vain, les tractations pour tenter d’arracher une réduction de la production de pétrole du cartel. Mais, face à la baisse vertigineuse des cours du pétrole, certains pays de l’Opep, comme l’Algérie, le Venezuela et l’Iran, ne peuvent pas attendre jusqu’à juin 2015 pour tenter de trouver une solution à cette situation. En Iran, le président vénézuélien, Nicolas Maduro et son homologue iranien, Hassan Rohani, ont appelé à une coopération au sein de l’Opep pour soutenir les prix du pétrole, selon le site du gouvernement iranien.
« Sans aucun doute, la coopération des membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole qui sont sur la même ligne pourra permettre de neutraliser les plans de certaines puissances contre l’Opep et stabiliser les prix à un niveau acceptable en 2015 », a déclaré le président Rohani lors de sa rencontre avec Maduro. Le président vénézuélien a aussi demandé « la coopération des pays exportateurs pour ramener la stabilité du prix du pétrole, qui est un produit stratégique ».
«Nos ennemis communs utilisent le pétrole comme un levier politique et ont très certainement un rôle dans la baisse des cours», a déclaré Khamenei en faisant allusion aux États-Unis et à l’Arabie saoudite. L’Algérie devrait donc saisir la venue du président vénézuélien pour convaincre ce dernier à sensibiliser tout les pays de l’Opep sur la réduction de la production. Car les solutions adoptées jusque-là pour atténuer cette crise, comme le lancement de l’exploitation du gaz de schiste ne semblent pas réussir surtout avec les différentes manifestations de la population du Sud qui s’oppose à cette idée. Il faut noter que le prix du pétrole a franchi la barre des 50 dollars le baril et perdu 50% de sa valeur en six mois, et rien n’indique que cette tendance baissière s’inversera ni même qu’elle s’arrêtera.
Face à cela, l’Algérie se retrouve dans une position délicate sachant que la production d’hydrocarbures ne représente qu’un tiers environ du PIB du pays. Mais l’Algérie tire plus de 95% de ses recettes extérieures, évaluées à 60 milliards de dollars pour 2014, de leur vente sur le marché mondial alors que 60% de son budget provient de la fiscalité du gaz, du pétrole et des produits dérivés.
L’inquiétude s’installe même au sein de la Banque d’Algérie face à la poursuite de la dynamique haussière des importations qui tendent à rattraper le montant des exportations. La facture des importations de biens devrait s’approcher des 60 milliards de dollars en 2014, en plus des 10 milliards de dollars d’importation de services.
Ines B.