L’Assemblée générale extraordinaire de la Fédération algérienne de football (FAF), tenue samedi dernier à Béni Messous (Alger), a marqué un tournant décisif avec l’adoption de réformes statutaires ambitieuses. Ces dispositions visent à professionnaliser la gestion, moderniser les structures et renforcer la transparence dans l’organisation du football algérien.
Parmi les principales réformes, l’exigence d’une expérience préalable au sein du bureau fédéral pour les candidats à la présidence représente une avancée majeure. En imposant cette condition, la FAF souhaite s’assurer que les futurs présidents maîtrisent les rouages internes de la fédération et possèdent les compétences nécessaires pour garantir une gestion efficace et cohérente. La limitation du nombre de mandats à trois, qu’ils soient consécutifs ou non, pour le président et les membres du bureau fédéral marque également un pas important vers la démocratisation. Avec un mandat de quatre ans, cette mesure favorise l’émergence de nouvelles idées et de nouveaux leaders, tout en évitant les situations de stagnation institutionnelle.
Professionnalisation accrue
Le nouveau règlement introduit une condition de niveau universitaire obligatoire pour intégrer la présidence ou occuper une fonction au sein du bureau fédéral. Cette exigence reflète une volonté de professionnaliser la gouvernance en attirant des profils qualifiés et capables de faire face aux défis contemporains du football.
En parallèle, les commissions électorales, d’audit et de conformité seront renforcées. L’objectif est de garantir une plus grande transparence dans les processus décisionnels et de prévenir les éventuels conflits d’intérêts. Ces réformes répondent à une exigence de modernisation et visent à instaurer une culture de responsabilité au sein de l’institution.
Représentativité élargie et modernisation des structures
Un autre changement significatif réside dans l’intégration des associations professionnelles d’entraîneurs, de joueurs et d’arbitres à l’Assemblée générale de la FAF. Cette inclusion vise à élargir la représentativité et à garantir que toutes les parties prenantes du football algérien aient une voix dans les décisions majeures.
Les membres de l’Assemblée générale seront désormais des entités juridiques, excluant les anciens présidents du droit de vote. Cette modernisation structurelle clarifie les rôles et les responsabilités au sein de la fédération, tout en permettant une meilleure organisation des processus décisionnels.
Un arbitrage et une discipline revus
L’arbitrage, un secteur souvent critiqué, bénéficiera également de mesures de professionnalisation. Désormais, la commission fédérale d’arbitrage sera exclusivement composée d’anciens arbitres internationaux. Cette réforme valorise l’expertise des anciens officiels et garantit une meilleure gestion des décisions arbitrales, essentielle pour renforcer la confiance des clubs et du public.
De plus, les commissions de discipline et d’éthique seront fusionnées en une seule entité. Cette décision vise à simplifier les procédures et à assurer une cohérence dans le traitement des affaires disciplinaires et éthiques. Une rationalisation qui reflète la volonté de la FAF d’adopter des pratiques plus efficaces.
Une ouverture internationale et une promotion du football féminin
Dans une démarche visant à aligner la FAF sur les standards internationaux, les documents officiels de la fédération pourront désormais être rédigés en anglais. Ce changement facilitera les échanges avec les institutions internationales, comme la FIFA et la CAF, ainsi qu’avec les partenaires étrangers.
Par ailleurs, le football féminin, souvent en retrait, bénéficiera d’un soutien renforcé. Un minimum de trois femmes sera désormais requis au sein de la commission du football féminin. Cette initiative, qui promeut la diversité et l’inclusion, s’inscrit dans une stratégie visant à encourager la participation féminine et à dynamiser ce secteur.
Un modèle pour une gouvernance moderne
Ces réformes traduisent une volonté claire de la FAF de se moderniser et de répondre aux attentes des acteurs du football algérien. En instaurant des règles strictes pour la candidature, en renforçant la transparence et en élargissant la représentativité, la fédération pose les bases d’une gouvernance plus efficace et plus inclusive.
De plus, en professionnalisant des secteurs clés comme l’arbitrage et en valorisant la diversité, la FAF adopte une approche proactive pour relever les défis actuels du football. Ces nouvelles dispositions envoient un signal fort : celui d’un engagement à construire une fédération solide et tournée vers l’avenir. Avec ces réformes, la FAF s’engage sur la voie de la modernité et de la transparence. Reste à voir comment ces dispositions seront mises en œuvre pour transformer durablement le football algérien.
M. A. T.