La cérémonie d’ouverture de la 13e université d’été du Mouvement de la société pour la Paix (MSP) ayant pour thème «Renouveau de la réflexion politique» a eu lieu, hier à 9h30, à la salle Palace Évents à Bordj El Kiffan. La séance fut ouverte par le Dr Abderrazak Makri, président Mouvement. L’intervenant a prononcé une allocution dans laquelle il a évoqué le parcours de l’éminent penseur Cheikh Abdelhamid Ben Badis qui consacra sa vie à l’Islam et à l’Algérie. De ce fait, il a mis en exergue les risques qui menacent la religion et l’identité des algériens. Des menaces qui ciblent les piliers de la personnalité algérienne à travers l’amendement, loin de l’esprit de l’Islam, de certains articles du Code pénal portant sur les questions de la famille algérienne. Il a aussi cité les fuites sur la révision de la Constitution par le Parlement. Il a ajouté que le régime politique semble toujours fidèle à ses vieilles méthodes. Selon lui, il n’y a pas de place pour trancher sur les questions publiques dans des chambres fermées et en fonction des consensus et des développements des équilibres de pouvoir au sein du système politique. Cependant, il a affirmé que tout le monde sait que cet amendement de la Loi fondamentale n’intéresse pas le peuple algérien, car ce dernier ne voit aucune différence, dans sa vie, entre une Constitution et une autre.
La classe politique sait également que l’autorité des corrompus et des groupes d’intérêts dans notre pays est plus puissante que la loi. Par ailleurs, il a déclaré que la modification de la Constitution à travers le Parlement montre que le système politique est incapable de réaliser le consensus. De son côté, l’ex premier ministre, Ahmed Ghozali, a prononcé un discours en déclarant que lors de son mandat, il a fait son travail avec la responsabilité, uniquement pour l’intérêt du peuple et du pays. D’autre part, il a affirmé que la situation est très grave. La corruption est en train de gangréner davantage le pays. Sous une apparence d’opulence, selon lui, la société algérienne est vulnérable face aux aléas auxquels elle est exposée. Il a affirmé que 98 % du budget et des importations sont financés par les hydrocarbures.
À force de ne rien créer, ni matériellement ni en valeur ajoutée, l’argent de la rente ne pourra plus très longtemps acheter la paix sociale.À son tour, Le cheikh Hamza Mansouri, islamologue jordanien, a pris la parole en affirmant que l’Islam est une religion de paix, de tolérance et d’amour. Par ailleurs, il a affirmé que le terrorisme a déformé l’Islam. De plus, il a ajouté que l’’émergence de réseaux terroristes capables de perpétrer des attentats d’une incroyable violence sur des populations civiles, fait naître des sentiments d’incompréhension, de méfiance, de peur. Les réseaux terroristes en question sont généralement répertoriés par les médias et les représentants politiques comme étant issus de mouvances dites islamistes ou encore musulmanes fondamentalistes. L’emploi systématique de ces termes équivoqués, ouvre la porte à des confusions ou à des raccourcis considérant que ces groupes terroristes ne sont que la partie émergée de l’iceberg et sont, en définitive, représentatifs de l’esprit véhiculé par la religion musulmane.
D’autre part, il a parlé des peuples réprimés, victimes des conflits armés internes et contraints à fuir leur pays au péril de leur vie. Il a appelé, aussi, à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. L’invité d’honneur, le Dr. Hamadi Jebali du Mouvement En-Nahda et ex-Premier ministre tunisien a prononcé un discours sur les changements actuels et leurs répercussions sur le devenir du mouvement islamique. Mustapha Mohamed, président du parti égyptien, « Liberté et Justice » a prononcé une allocution dans laquelle il a fustigé violemment le président Abdel Fattah El Sissi en dénonçant sa mauvaise gouvernance.
Lazreg Aounallah