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Mohamed Yaddadène : «cette loi va contribuer à remettre les choses en place»

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Le Courrier d’Algérie : Le Journal officiel vient de publier un arrêté fixant le cahier des charges, relatif aux conditions et modalités d’exercice des activités de concessionnaires de véhicules neufs. D’abord, quel commentaire faites-vous à ces nouveaux règlements ?
Mohamed Yaddadène : Ce nouveau texte est censé apporter du positif dans la professionnalisation de l’activité de concessionnaire automobile. Le marché avait besoin d’une nouvelle réorientation des textes, afin de contribuer à son organisation. Les conditions ont évolué par rapport à celui de 2007, ce qui est tout a fait normal, nous avons senti le besoin d’arriver à cette mise à niveau des textes auxquels doivent se conformer les concessionnaires qui avaient tout le temps nécessaire de comprendre qu’il fallait évoluer. C’est une activité où le professionnalisme doit primer, donc ce texte va les pousser à la mise en conformité indispensable sur tous les plans. Les contrats doivent être signés directement avec le constructeur concédant, les infrastructures réglementées, le respect des nouvelles conditions des ventes, comme les délais de livraison qui ne devraient pas dépasser les 45 jours et de sept jours en cas de paiement de la totalité du prix, l’avance ne doit pas dépasser les 10% du prix, et ce dernier doit rester ferme et non révisable… Les véhicules importés doivent répondre aux nouvelles exigences de sécurité, comme les équipements de sécurité exigés qui vont contribuer à avoir des véhicules plus fiables et mieux sécurisés, afin de contribuer à réduire le nombre d’accidents sur nos routes, mais également à permettre de faire la part des choses et d’avoir un parc aux normes, et non plus un fourre-tout, à condition que les conducteurs se disciplinent davantage car ces derniers sont source d’accidents avec leurs comportements dangereux lors des manœuvres. Je peux dire que ce nouveau texte ne pourra qu’être d’un apport positif pour la professionnalisation de l’activité de concessionnaire et permettra de barrer la route aux parasites.

Le concessionnaire est tenu d’installer une activité industrielle et/ou semi-industrielle, ou toute autre activité ayant un lien direct avec le secteur de l’industrie automobile. L’investissement doit être réalisé dans un délai maximum de trois ans à compter de la date d’octroi de l’agrément définitif. Qu’en pensez-vous ?
Je pense qu’on a mis trop de temps pour cette décision face à un marché juteux, il aurait fallu l’initier plus tôt, mais vaut mieux tard que jamais. Cela permettra de donner un nouveau souffle à l’industrie mécanique en Algérie, mais également à créer d’autres activités complémentaires aux domaines de l’automobile, c’est-à-dire la sous-traitance, en effet c’est une solution également si on veut relancer notre industrie. Chaque concessionnaire pourra investir un créneau d’activité, mais pas uniquement le montage qui restera toujours tributaire des importations si l’intégration locale ne suit pas. À mon avis, on devrait favoriser l’industrie d’intégration pour arriver à attirer les grandes marques pour fabriquer réellement. Ils auront le temps de s’y conformer, ils ont eu le temps de capitaliser l’expérience et les moyens nécessaires. Alors, ils doivent mettre les mains à la poche et investir.

À votre avis, que va changer pour le secteur en général et pour les importations de véhicules neufs après l’application de cette loi ?
Je pense que cette loi va contribuer à remettre les choses en place, par une vision et une approche plus professionnelles des concessionnaires présents sur le marché, en réalisant la mise en conformité, selon les conditions du nouveau texte. La décantation va se faire, les concessionnaires vont se conformer aux nouvelles conditions de ce cahier des charges. Les volumes vont continuer de baisser, l’application et le respect des équipements de sécurité vont induire une incidence sur la construction de la gamme qui va évoluer avec des conséquences directes sur les niveaux des prix qui vont grimper, mais cela donnera des véhicules plus fiables à condition que les conducteurs soient respectueux du code de la route et veillent sur la prudence. Tout en espérant que les services chargés de veiller sur sonrespect l’appliquent suivent sur le terrain.

Vous qui êtes du domaine, comment prévoyez-vous la réaction des concessionnaires face à ces nouveaux règlements ?
La réaction des concessionnaires sera logique, ils tenteront de disqualifier le texte sur certains points afin de se faciliter les choses mais ils n’auront pas le choix que de veiller au respect et à l’application des conditions fixées dans le cahier des charges.
Et encore, c’est des conditions qui doivent évoluer à l’avenir. Nous devons arriver aux normes européennes. Les professionnels s’impliqueront dans l’immédiat à respecter les règles édictées et à continuer d’être professionnels, les autres vont, soit suivre le calendrier ou faire autre chose dans le métier, mais tout en tentant de se professionnaliser davantage.
L’automobile, c’est un métier et un business passionnants qu’il faut aimer et si l’on est dedans, on y va à fond, sinon il vaut mieux se retirer. C’est un métier qui se transmet de père en fils, et ce n’est pas uniquement la vente, mais également la pièce de rechange et l’après-vente. D’ailleurs, l’avenir appartient à ceux qui développeront ces trois activités, intimement liées, pour mieux servir et satisfaire les clients dont le niveau d’exigence à évoluer.
Entretien réalisé par I. B.

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