Le processus de modernisation de l’administration en Algérie a connu, en 2015, une accélération sans précédent, à travers une série de mesures visant l’amélioration du service public par l’allègement des procédures administratives, la décentralisation de l’établissement des documents biométriques et la généralisation de l’administration électronique. Ces mesures, qui entrent dans le cadre de la nouvelle stratégie du gouvernement, visent à humaniser l’administration en la rapprochant davantage du citoyen, et en assurant des prestations de service public de qualité. Il s’agit de procéder à la simplification des procédures et des démarches administratives notamment celles liées au secteur de l’Intérieur et des Collectivités locales. Ces nouvelles dispositions concernent aussi l’annulation de la légalisation des copies de documents originaux et la réduction de la durée de vie du certificat de nationalité et du certificat du casier judiciaire. Plusieurs progrès ont été réalisés dans la modernisation des services de l’administration publique, y compris la numérisation des registres de l’état civil, la création d’une base de données civile du registre électronique national (opérationnel à partir de février), le retrait du certificat de naissance spécial « 12S » à l’échelle nationale et de consulats à l’étranger. En outre, une opération pour corriger les erreurs enregistrées dans le registre électronique de l’état civil a été lancée. Les citoyens peuvent retirer les documents d’état civil dans toutes les APC ainsi que leurs annexes à travers le territoire national. Aussi, à ce titre, des décisions ont été prises pour développer l’administration à travers l’activation du registre électronique de l’état civil, la réduction des délais d’élaboration et de délivrance du passeport biométrique et le lancement de l’élaboration de la carte d’identité nationale biométrique, à compter de janvier prochain.
Délivrés auparavant au niveau des daïras, les documents d’identité (carte nationale et passeport biométrique) sont dorénavant établis au niveau des communes, dans le cadre de la nouvelle stratégie du gouvernement. L’opération de décentralisation ayant déjà été mise en application dans plusieurs wilayas du pays. D’importantes avancées ont, par ailleurs, été enregistrées dans le domaine de la numérisation des documents de l’état civil. Plus de 93 millions de documents d’état civil ont été ainsi numérisés, relève le ministère de l’Intérieur. Parmi les autres mesures, décidées par les pouvoirs publics, figurent également le numéro d’identification, national qui sera attribué à chaque citoyen algérien, ainsi que la généralisation de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication à travers le pays, censées contribuer à l’émergence d’une administration électronique en Algérie. Par ailleurs, il est à noter que le processus d’octroi du passeport biométrique « est aujourd’hui accéléré et bien huilé », permettant au titulaire du document de le retirer dans un délai de trois jours, selon le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Les mesures de modernisation de l’administration concernent aussi les Algériens établis à l’étranger, qui ne sont plus obligés de se déplacer au consulat pour se faire délivrer ou renouveler leurs passeports. Un site web a été lancé, à cet effet, par ce département permettant aux citoyens de remplir, eux-mêmes, le formulaire et de choisir le jour du dépôt de leur dossier, pour l’obtention ou le renouvellement d’un passeport. Le secteur de la Justice s’est engagé, pour sa part, dans un vaste processus de modernisation par une exploitation optimale des TICs. Ce processus a pour objectifs de simplifier les procédures pour une justice encore plus proche du citoyen et permettre la dématérialisation des actes et procédures judiciaires. Le département de la Justice a mis ainsi en place un nouveau procédé qui permet à la communauté algérienne à l’étranger, ou aux étrangers ayant résidé en Algérie, de retirer l’extrait du casier judiciaire (bulletin n°3) et le certificat de nationalité, signés électroniquement, à partir des représentations diplomatiques ou consulaires. Pour le ministre du secteur, Nouredine Bedoui, beaucoup reste à faire dans ce cadre, faisant observer que l’option de parfaire et de consolider l’entière informatisation des systèmes d’information et de traitement des données et d’automatisation des prestations des services publics administratifs, n’est plus un choix, mais un besoin vital indispensable.
Lazreg Aounallah et APS