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Mobilisation générale : le fact-checking

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Le sujet est d’une brûlante actualité. On parle des infox. Notre ministre de la Communication en a fait, depuis un moment, ses choux gras. Au moment où les services de renseignement et de sécurité d’Afrique discutaient, à Alger, des répercussions dangereuses de la désinformation sur la stabilité et la sécurité des États, des parties malveillantes et notoirement hostiles sont venues planter le décor. En effet, le dernier Conseil des ministres réuni par le président de la République a approuvé le projet de loi sur la mobilisation générale. Chez nous, et à juste titre, la question a été largement discutée et commentée. Dans la rue comme dans les réseaux sociaux. Les interrogations soulevées par nos concitoyens sont de bonne foi. Ils sont dans leur droit absolu d’avoir une information juste et complète. C’est ce à quoi nous nous attelons, par ailleurs. Nombre d’entre eux se sont interrogés pour assouvir leur curiosité. Voici pour résumer les questions qui les taraudent : C’est quoi au juste la mobilisation générale ? En quoi consiste-t-elle ? Pourquoi la question est abordée maintenant ? Dans une tentative sournoise de manipuler les opinions publiques dans une région en proie à des tensions sécuritaires, des médias de nos voisins de l’Ouest ont colporté des fake news. Dans ce registre, un site de « désinformation » est passé maître. Le titre choisi pour son article est abracadabresque : « L’Algérie a décrété la mobilisation générale » qu’elle a « brandie face le Maroc, la France et le Mali » Rien que ça ! Il est clair, les relais du Makhzen ont donné cette fausse interprétation pour mieux servir leurs desseins funestes. Passons maintenant aux choses sérieuses pour rétablir les faits et éclairer les lanternes. On va procéder d’une pierre deux coups. D’abord, il faut savoir que ce concept est propre au jargon militaire. Les citoyens algériens qui ont reçu une instruction dans les rangs de l’Armée nationale populaire en connaissent un bout. Un peu moins les dispensés du service national. Par ailleurs, le contexte d’insécurité et d’instabilité au Sahel fait conforter, chez certains, l’idée d’une préparation au combat. Or, l’Algérie est loin de décréter une mobilisation générale. Le projet de loi en question est déjà dans les tablettes depuis octobre 2024. C’est-à-dire, avant l’embrouille avec nos voisins du Sud. L’énoncé du Conseil est clair à ce sujet : le projet vise à « définir les dispositions liées aux modalités d’organisation, de préparation et de mise en oeuvre de la mobilisation générale, prévue à l’article 99 de la Constitution. » Sur son site web, le MDN définit la mobilisation générale comme un rappel des réservistes de l’ANP dont les citoyens peuvent renforcer les rangs dans le cadre de la mobilisation « générale » ou « partielle ». Ceci suivant deux situations : Premièrement ; en temps de guerre, en cas d’agression, de menace d’agression, de troubles ou de calamités naturelles ou humaines. Deuxièmement ; les réservistes sont rappelés dans le cadre du perfectionnement ou des périodes d’exercice.
Farid Guellil

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