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MISSION DES CADRES ET RESPONSABLES DE L’ÉTAT : Etre performant ou prendre la porte

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« Celui qui n’applique pas les décisions du gouvernement doit partir ». C’est la véritable explication aux limogeages de ministres et walis, intervenus ces derniers mois.

Elle a été donnée par le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa récente rencontre avec des représentants de médias nationaux. En clair, cela signifie la fin de l’impunité pour les ministres, walis et hauts fonctionnaires. Le temps de la sanction pour insuffisance de résultats est donc enfin venu pour eux. Ils sont assis sur un «koursi» éjectable, dont le mécanisme est déclenché s’ils ne sont pas en mesure d’accomplir leur mission et de faire leur travail convenablement, en bref, s’ils ne sont pas «à la hauteur». C’est cette logique qui prévaut, a affirmé le Président Tebboune. Chaque remaniement ministériel est effectué sur la base des résultats réalisés sur le terrain. La voix des citoyens qui se plaignent de ne rien voir de «concret» après l’annonce de décisions officielles qui touchent à leurs problèmes vécus quotidiennement, serait donc entendue.

Rupture avec les pratiques anciennes
En l’absence de communiqués explicites sur les raisons des changements de ministres, les spéculations faciles sur les luttes de clans intoxiquent l’opinion publique longtemps habituée à l’idée, au fondement réel, que «ce sont ceux qui travaillent qui partent parce que l’«on» n’en veut pas, et que l’«on» préfère garder ceux qui ne font rien». Les pratiques du pouvoir précédent ont accrédité également l’idée que les ministres sont parrainés par de puissants protecteurs et sont donc, au départ, intouchables. La longévité dans le gouvernement, pour certains dans le même département, pour d’autres à travers le jeu des permutations, a été une des caractéristiques du pouvoir précédent. Des ministres de toute évidence non performants, ont bénéficié de protections solides qui leur épargnaient la sanction du limogeage. Peu d’Algériens ignorent l’histoire de ce ministre rentré au gouvernement en 1993 et qui n’en est sorti qu’en 2012, au bout de 19 ans dont 14 à la tête du même département, et après avoir «surfé» sur les vagues de 19 remaniements ministériels, avec même des changements de chefs du gouvernement, qui, eux aussi étaient nommés, remerciés, puis rappelés, puis remerciés de nouveau, puis rappelés,… Etaient-ils si indispensables, ces chefs et membres du gouvernement? Ont-ils enregistré des performances exceptionnelles? Et quand ils partent définitivement du gouvernement, le Conseil de la nation, sans attendre, leur offre un siège, au titre du tiers présidentiel. Idem pour certains cadres supérieurs placés par «Un tel» qui les assurait de l’impunité et les protégeait.
Dans ces pratiques anciennes, certains cadres travaillaient non pas pour l’État et pour le peuple, mais pour «leur» ministre dont ils devaient soigner l’image à tout prix. Parmi les pratiques anciennes, aussi, relevons celle qui consistait, pour un ministre, à «accueillir» dans son département un cadre supérieur juste pour lui permettre de «boucler» la durée légale de service pour valider ses droits à la retraite à la Caisse spéciale des retraités.

Le contrôle indispensable
Au vu, et le Président Tebboune en a parlé, des visites de travail dans les wilayas organisées comme des comédies avec scénario et un partage de rôles, retransmises par la télévision publique, pour tromper les gens sur l’état d’avancement de projets destinés à améliorer les conditions de vie des populations. Dans ces pratiques anciennes, la compétence et la performance étaient les derniers des critères de nomination, de maintien au poste et de promotion.
Par contre la corruption était complaisamment admise. Les procès qui se déroulent depuis 2019, en fournissent les preuves. On comprend que l’intention du Premier ministre en 2017 de créer une inspection générale dont le rôle consiste à contrôler le travail et les activités des responsables, lui a coûté son poste. Tout cela est-il fini? Le contrôle à tous les niveaux est indispensable. Et au bout, la sanction.
M’hamed Rebah

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