Nombre d’amateurs de la pêche, respectueux des obligations de distanciation sociale imposées par la lutte contre le coronavirus, ont trouvé sur les berges du barrage de Béni Haroun de la wilaya de Mila, une échappatoire durant les journées de jeûne.
Le bord du barrage, situé dans la localité El Mediouss à côté de la route entre Mila et Sidi Merouane, est l’endroit préféré des pêcheurs du fait d’être un lieu féérique où la forêt verdoyante et fraîche vient à la rencontre de l’étendue bleuâtre du plan d’eau. Ahmed, un retraité, est un habitué du lieu pour qui la nature est le meilleur endroit pour se retrouver avec soi-même, particulièrement durant le ramadhan. Chaque jour, il enfourche sa moto vers El Mediouss pour s’adonner à son passe-temps favori, la pêche, loin du vacarme de la ville et tout risque de contracter le coronavirus. Plus loin, Brahim, chauffeur de taxi de son état et dont l’exercice de l’activité est interdit dans le cadre des mesures préventives de la propagation du coronavirus, affirme avoir choisi « son coin », où chaque jour depuis le mois de Ramadhan, il vient pêcher en y passant toute la journée et ne rentrant que peu avant l’entrée en vigueur de l’horaire de confinement partiel à domicile chargé des poissons pêchés. Ce lieu est calme est idéal pour le jeûneur en quête de sérénité et de respect des règles de distanciation sociale de prévention de la propagation de l’épidémie, affirme Brahim. Wahid est presque dans la même situation. Employé de société de distribution de l’électricité et du gaz de l’Est à Ferdjioua, il s’est retrouvé en congé imposé par les mesures de lutte contre la pandémie. Les yeux rivés sur l’endroit où il a placé son hameçon guettant le moindre mouvement, il estime que la situation présente a ravivé sa passion pour la pêche et lui a offert davantage de temps pour son exercice. « Après avoir fait les courses quotidiennes nécessaires à ma famille, je prends la voiture et mes équipements de pêche et je me dirige seul vers El Mediouss pour y passer le clair de la journée dans un calme agrémenté par le gazouillement mélodieux des oiseaux », affirme Wahid. Dans la forêt d’El Mediouss, le jeune Badreddine est venu de Constantine en compagnie de son père et de son frère pour jouir du cadre agréable du site. « Je suis là, pour fuir le tumulte de la ville qui a connu une augmentation des cas de Covid-19 effaçant de la cité toute l’ambiance du ramadhan dont il ne reste que de vagues souvenirs », relève-t-il.
En dépit de la distance qui sépare sa ville du site, Badreddine affirme s’y rendre presque quotidiennement pour pêcher et se balader dans cette forêt en toute sécurité et loin de toute appréhension. La quiétude, l’étendue d’eau et la forêt du site semblent procurer aux habitués une source d’immense tranquillité intérieure à l’abri du tumulte et des risques encourus en ville.