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Mila : Des terrains laissés à l’abandon transformés en jardins urbains

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Lassés du bétonnage à outrance et des innombrables détritus, qui jonchent le sol devenant les tristes dénominateurs communs de la majorité des cités de la wilaya de Mila, des citoyens, désireux de vivre dans un environnement sain et d’embellir leur quartier, ont transformé des terrains laissés à l’abandon en jardins apportant une touche de vert au tissu urbain.

L’initiative de Rabah Bouaouni est le parfait exemple de ces nombreuses actions visant à enjoliver les cités dites « résidentielles » de la ville de Mila. Ce retraité de la Caisse nationale des retraites a fait d’un terrain abandonné, situé dans la cité des 300 logements, un jardin urbain offrant un espace de détente et de convivialité au milieu d’une verdure luxuriante et de roses de toutes les couleurs. Rabah a révélé à l’APS qu’il n’arrivait plus à supporter de voir des ordures et des herbes sauvages pulluler dans un lieu pensé initialement comme un endroit de détente et de loisirs, disant : « Cela fait maintenant plus de quatre ans que j’ai commencé à mettre en œuvre mon idée, animée par l’ambition de mettre en valeur et d’améliorer ma cité ». Le sexagénaire a trouvé auprès des jeunes du quartier toute l’aide nécessaire pour nettoyer dans un premier temps l’endroit avant de se consacrer pleinement au travail du sol et à la plantation de plusieurs essences d’arbres fruitiers. « L’initiative a eu le mérite d’aiguillonner une prise de conscience collective au sein du voisinage, et surtout chez la jeune génération, quant à l’importance de préserver l’environnement et de veiller à la propreté du quartier en cessant les actes d’incivisme », a-t-il dit fièrement. Au centre-ville de Mila, là encore, la volonté commune des riverains de refaçonner l’image architecturale de leur lieu de résidence a permis, en 2008, la création d’un jardin botanique à la cité Sidi Bouyahia, l’un des plus anciens quartiers de l’antique Milev, ceinturé aujourd’hui de constructions. Le responsable de ce projet, Yacine Chioub, a expliqué que ce projet est né après que les habitants de ce quartier eurent décidé d’exploiter un lopin de terre laissé à l’abandon au beau milieu de Sidi Bouyahia pour en faire un jardin botanique miniature. Il a ajouté qu’après en avoir fait la demande auprès des autorités locales, ils ont tout de suite profité de l’appui de nombreux donateurs et de bénévoles pour réaliser et aménager le parc. Lors de la plantation des arbres et des plantes fournis par la Conservation des forêts, les instigateurs de ce projet ont fait participer les enfants du quartier de telle sorte que chaque bambin ait son arbre à lui et en prend soin à l’avenir, a-t-il souligné. Très vite ce lieu est devenu le lieu privilégié de tous ceux voulant profiter d’un moment de quiétude et de sérénité loin du tracas de la ville. M. Chioub a affirmé que tous les jeunes de la cité s’en donnent à cœur joie dans l’entretien et le nettoyage du parc, bien conscients de l’importance de donner un visage plus avenant à leur environnement. Autre action traduisant la volonté citoyenne d’en finir avec ce décor hostile, celle initiée par l’hématologue Dr Djerri Bahidja à la cité des 500 logements et qui avait décidé, en 2014, de débarrasser le terrain situé en face de sa clinique de ses herbes sauvages et détritus de toutes sortes et d’y aménager un espace vert. Ayant dû au début faire face au scepticisme de quelques voisins, Dr Djerri a, grâce à sa pugnacité, réussi son pari tordant ainsi le cou à cette idée reçue qui voudrait que le citoyen se désintéresse de toute question environnementale, affirmant qu’aujourd’hui tous les riverains s’occupent de l’entretien de cet espace.

Les espaces verts, une passion contagieuse
La réussite de ces initiatives a encouragé bon nombre de citoyens désireux d’aller de l’avant pour donner une autre image de leur ville et de contribuer à réduire les dommages du bétonnage à outrance. Ainsi, les cités du « 8 mai 1945 » et de « Thénia », situées sur les hauteurs de la ville ont vu la création de parcs similaires suscitant autant d’engouement auprès des riverains. De son côté, le responsable du service de protection de la biodiversité de la direction de l’Environnement, Thamoud Benfetima, a loué ce genre d’initiatives permettant  »la création de la biodiversité en milieu urbain, d’autant plus que « celles-ci sont menées de manière spontanée sans l’aide d’aucune instance officielle ». Mis à la disposition de tout un chacun, ces espaces témoignent de l’importance des espaces verts dans une ville et leur rôle effectif dans le bien-être de la population, a-t-il souligné. M. Benfetima a, par ailleurs, révélé que les services de la direction de l’Environnement ont incité les communes en lice pour le Prix du président de la République de la ville verte à inclure ces initiatives dans leurs dossiers de participation afin d’augmenter leurs chances de gagner. La présidente de la Commission de la santé, de l’hygiène et de la protection de l’environnement à l’Assemblée populaire communale, Yaâkoub Lamis, a, quant à elle, fait part du soutien et de l’encouragement du conseil communal aux initiateurs de ces actions, soulignant que malgré les atteintes à l’environnement occasionnées par certains, la plupart des citoyens œuvrent par leur propre chef à créer de la biodiversité en milieu urbain.

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