À la fin de ce mois de septembre, la première méga-centrale technologique à l’échelle africaine, dédiée à la fabrication des puces et circuits électroniques, et spécialisée en nanotechnologie, sera enfin inaugurée. Annoncée pour le mois d’octobre, la centrale sera finalement opérationnelle avant un mois de la date prévue. C’est du moins ce qui a été annoncé un responsable du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, cité par l’APS. Avec cette nouvelle structure, l’Algérie intégrera le club mondial très fermé des pays maîtrisant la fabrication des composants et des systèmes de nanoélectronique. En effet, avec la mise en service de la centrale de fabrication en nanotechnologie du centre de développement des technologies avancées (CDTA) de Baba Hassen (Alger) en octobre prochain, notre pays deviendra le leader africain, puisqu’il sera le seul en la matière. Ainsi, selon le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Hafidh Aourag, cette réalisation est un «joyau de la technologie» et de «fleuron de la recherche en Algérie». Tout en précisant que cette centrale «stratégique» créera une «révolution» en matière de nanotechnologie et de fabrication de puces électroniques, et autres systèmes de communication intégrés et composants électroniques. Après la phase d’expérimentation, la centrale entrera dans sa phase de production qui permettra, a-t-il poursuivi, de «sécuriser totalement les données électroniques en Algérie». «Toutes les puces et composants électroniques, les puces des portables et autres puces utilisées dans les documents biométriques, à l’instar de la carte Chifa et des cartes bancaires, sont actuellement importés de l’étranger», a-t-il indiqué. Avec la mise en service de cette centrale, les opérateurs algériens pourront acquérir localement les composants électroniques, qu’ils sont actuellement obligés d’importer, a fait remarquer le Pr Aourag qui assure que la production de cette structure «est promise à un bel avenir sur le marché international». «La demande provient beaucoup plus de l’extérieur. En Algérie, nous avons déjà des commandes d’un privé, à savoir HB technologies», a-t-il encore fait savoir.
« La technologie que nous développons a été abandonnée dans d’autres pays pour des raisons de coût. Mais elle est encore très utilisée dans le monde par les industries. Elle en a encore pour 20 ou 30 ans avant de passer à une nouvelle génération », a-t-il encore expliqué. Quelque 25 chercheurs algériens ont travaillé sur ce méga projet technologique, d’un coût estimé à 22 millions de dollars, et dont les équipements ont été acquis des États Unis, alors que la structure a été élaborée par des Allemands. « C’est un acquis important pour nous. Cette centrale est réalisée grâce à des compétences algériennes à 100%. Un chercheur algérien qui était établi en Suisse a choisi de rentrer au pays pour le servir et il a fait aboutir le projet, en collaboration avec de nombreux autres chercheurs algériens », a-t-il ajouté.
La gestion de cette structure, financée à 100% par l’Algérie, sera confiée à un groupement de plusieurs ministères concernés, dont l’Enseignement supérieur, la Défense nationale, l’Intérieur, l’Industrie, la Santé et la Protection civile.
Il est à noter que l’exploitation de la nanoélectronique touche plusieurs domaines délicats, tels que la biométrie et les systèmes de détection. Le plus difficile dans le développement de ce type de technologie n’est pas dans l’acquisition des équipements ou de la construction de la centrale, mais c’est dans la maîtrise de cette spécialité.
L.B.