C’est officiel, l’Algérie prendra toutes les mesures nécessaires afin de rapatrier prochainement, pas moins de 6 000 algériens en situation irrégulière dans le monde.
Ces migrants algériens en situation irrégulière sont en grande partie des demandeurs d’asile actuellement établis à travers plusieurs pays du monde, notamment en Europe. Et comme leurs demandes ont été rejetées, ils ont été notifiés par des décisions de reconductions obligatoires aux frontières du pays d’accueil. C’est ce qu’a révélé, mardi, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, lors de son passage au Forum de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Le chef de la diplomatie algérienne a déclaré que le chiffre des personnes se trouvant en situation irrégulière «donne l’impression que c’est toute l’Algérie qui a déménagé», alors que la réalité et toute autre. Poursuivant, il s’adresse aux parties qui estiment les chiffres de «gonflés», Messahel répond que «celui qui a un autre chiffre qu’il me le donne !» Le MAE, sans les nommer, a fait allusion au hauts responsables de l’Union européenne et autres ONG du domaine qui font dans la surenchère lorsqu’il s’agit d’aborder le dossier migratoire. Messahel en veut pour exemple, «Aux Pays-Bas, le ministre me parlait de milliers d’Algériens. Mais moi j’avais un chiffre qui était de 73 Algériens qui étaient concernés par des reconduites. C’est ce qu’ont confirmé les Néerlandais eux-mêmes.»
Poursuivant, il dira qu’«en Italie, ils sont 900. Parfois eux-mêmes, ils ne maîtrisent pas les chiffres. Dans un pays dont je vais taire le nom, on m’a dit que vous avez des milliers d’irréguliers, quand on a fait des identifications, ils n’étaient même pas 90», avance Messahel comme chiffres vérifiés par les autorités algériennes en réponse à ceux avancés ici et là, non sans renvoyer de ses propos aux pressions exercées par des pays de l’UE sur l’Algérie dont le seule souci est d’opérer des rapatriements massives.
Il convient de rappeler, en ce sens, que la chancelière allemande, Angela Merkel, après sa visite de septembre dernier en Algérie, a pu obtenir l’accord des autorités algériennes pour le rapatriement progressif des immigrés algériens en situation irrégulière en Allemagne. Également, le président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte a fait, lui aussi, le point, deux mois après, en novembre dernier, avec son homologue algérien, Ahmed Ouyahia, qui s’est engager à ce que l’Algérie prenne des mesures pour le rapatriement de ses enfants. «Ce que nous disons tout le temps, la mobilité est l’un des facteurs essentiels de ce qu’on appelle un partenariat d’exception. Si la mobilité, la circulation des personnes n’est pas un facteur essentiel, ça ne devient plus un partenariat d’exception, mais un partenariat banal comme nous l’avons avec tous les pays du monde », explique Messahel.
Mohamed Amrouni