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Médiation algérienne dans la question malienne : une gifle pour la diplomatie marocaine

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Le Maroc, qui tentait de s’afficher comme un maillon fort dans le dénouement de la crise malienne, a reçu une gifle sans précédent de la part de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), et du ministère malien des Affaires étrangères.

Dans des communiqués publiés séparément, chacune des parties fait état de l’importance de l’Algérie dans le processus de paix au Mali. Ainsi, la sortie de Bamako et de la CMA constitue un pied de nez au Maroc qui avait essayé, à tout prix, de bousiller l’Accord d’Alger. En premier lieu, la CMA a fait part, avant-hier, dans un communiqué de presse, cité par l’APS, de ses remerciements au président Abdelaziz Bouteflika et au gouvernement algérien pour leur « disponibilité sans faille » et leur « hospitalité légendaire ». C’est donc un coup dur pour la diplomatie marocaine qui a tenté, à maintes reprises, de mettre en péril la médiation algérienne pour la paix au Mali. En effet, il y avait quelques jours, quand il avait refusé de signer l’Accord de paix sous l’égide de l’Algérie, le Maroc avait commencé de déballer ses cartes, accusant l’Algérie de soutenir des groupes «armés». L’Algérie n’a pas soufflé mot, quant à ces accusations. C’est plutôt la CMA qui a réagi. De ce fait, contrairement à ce que la diplomatie marocaine a tenté pour convaincre l’opinion publique de l’échec de l’Algérie, la Coordination des Mouvements de l’Azawad , qui vient de clôturer un séjour en Algérie pour rencontrer les autorités algériennes, afin d’échanger sur le processus de paix en cours, a remercié vivement «le président de la République algérienne démocratique et populaire, Abdelaziz Bouteflika, le peuple frère et le gouvernement algérien, pour leur disponibilité sans faille et leur hospitalité légendaire ». Rappelons que le Makhzen avait publié un communiqué de presse, signé par le ministère des Affaires étrangères, dans lequel il s’attaque ouvertement à l’Algérie. Il faut dire que les termes employés dans ce communiqué étaient «graves». Le Maroc accusait Alger de vouloir imposer à une partie de la rébellion de l’Azawad de signer l’Accord de paix, en usant «de menaces, de manœuvres d’intimidation ou de chantage». «Le dossier malien est désormais traité, de manière opportuniste, par des parties directement intéressées, et loin de son contexte légal et régional», lit-t-on sur ledit document marocain. Une chose est sûre, ce communiqué a mis en avant l’état d’esprit qui règne au sein des milieux makhzéniens, jaloux de la diplomatie pacifique du voisin de l’Algérie. Le Makhzen tente, par conséquent, en vain, d’accuser l’Algérie de tous les maux de la région nord-africaine. Sur un autre registre, lors de son séjour, la délégation de la CMA a rencontré le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma, Mongi Hamdi. À cet égard, le communiqué de la Coordination qualifie ces rencontres, qui ont pour but d’accélérer le processus de paix au Mali, de «fructueuses». Le communiqué de la CMA témoigne que la diplomatie «pacifique» de l’Algérie lui a valu le respect et la considération de tous les pays africains. Ce qui se concrétise à travers le défilé incessant dans sa Capitale de chefs d’État et de gouvernement du Continent noir. Une stratégie diplomatique qui se résume à instaurer la paix et la fraternité en Afrique. Dans le même ordre d’idées, la CMA a suggéré des ébauches de solutions pour surmonter les difficultés actuelles », indique la même source. La CMA a tenu également à remercier Mongi Hamdi « pour son engagement personnel en faveur de la résolution du conflit, et pour l’appui de la Minusma au profit du processus de paix».

Le gouvernement malien remercie Alger
Et le soutien à la vision de l’Algérie a été également apporté par le ministère des Affaires étrangères malien. Sur ce sillage, un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale a réitéré sa confiance « pleine » et « entière » en l’équipe de médiation internationale, dont l’Algérie est chef de file. Selon ledit document, l’Accord paraphé le 1er mars 2015, « y compris par les représentants de la médiation internationale, dont l’Algérie est le chef de file, est un instrument privilégié, porteur de paix pour le Mali et pour toute la Région ». Par ailleurs, le gouvernement du Mali a rappelé que l’Accord obtenu à Alger était « le fruit de huit mois de processus intense de dialogue inclusif intermaliens, impliquant toutes les parties prenantes maliennes, y compris les mouvements armés et la société civile ». De surcroît, le communiqué précise que le «gouvernement du Mali poursuit tous les efforts visant à faire partager le contenu de l’Accord, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, y compris dans les camps de Réfugiés maliens dans les États voisins». Également, le gouvernement du Mali a tenu à souligner qu’il « est pleinement conscient des aspirations légitimes des populations maliennes, dans leur ensemble, tout en restant déterminé à y répondre ». Il est « disposé à donner tous les éclairages à ses amis, et compte sur leur accompagnement en ces moments sensibles et difficiles ». Le gouvernement du Mali, qui « a toujours tendu une main fraternelle aux frères des mouvements du Nord, leur renouvelle son appel, afin qu’ils s’inscrivent résolument et avec courage dans la dynamique en cours pour la signature de l’Accord, dans les plus brefs délais ». Le gouvernement du Mali salue « le mouvement d’ensemble des populations maliennes, qui se sont exprimées de diverses manières, à travers le pays, en faveur de la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, paraphé en Alger, le 1er mars 2015 ». Il a exprimé « sa reconnaissance à tous les amis du Mali, à toutes les bonnes volontés, et reste ouvert à toutes les initiatives visant à conforter la paix et la réconciliation dans notre pays ». Notons enfin qu’une fois de plus, le gouvernement du Makhzen a raté ses Ainsi, encore une fois, le ministre des Affaires étrangères marocain a raté ses objectifs machiavéliques. Surtout à propos d’un sujet aussi sensible que la paix aux frontières algériennes.
Lamia Boufassa

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