Samedi soir à Rome, l’octogone a résonné bien au-delà des coups. En écrasant le soldat Israélien Shuki Farage, Paddy McCorry, un combattant Irlandais, a transformé sa victoire en message politique contre un soldat israélien photographié « fièrement » en uniforme dans la guerre génocidaire sioniste contre Ghaza, n’a pas seulement été vaincu, mais a été abasourdi davantage, par ce que les peuples, à travers le monde, scandent, depuis octobre 2023, repris par le champion irlandais McCorry, brandissant le drapeau palestinien, en clamant haut et fort « Free Palestine » (la Palestine libre), avec les applaudissements des présents.
Samedi soir, à Cage Warriors 189 à Rome, l’Irlandais Paddy McCorry a livré un combat à sens unique contre l’Israélien Shuki Farage. Mais ce ne sont pas seulement ses frappes précises ou sa supériorité tactique qui ont marqué les esprits. Ce fut le message. Pendant qu’il dominait son adversaire au sol, McCorry criait à plusieurs reprises « Palestine libre », avant de brandir haut le drapeau palestinien après sa victoire unanime. Cette scène forte, captée par les caméras et massivement relayée sur les réseaux sociaux, est rapidement devenue virale. Là où certains athlètes fuient toute prise de position, McCorry s’est dressé, poing levé et drapeau au vent, face à ce qu’il considère comme une injustice planétaire. Dans un contexte où, dans plusieurs pays, il est devenu interdit, voire réprimé, de brandir le drapeau palestinien, on peut légitimement se demander : depuis quand porter un drapeau est un crime ? Cette question, portée par l’acte de McCorry, interpelle et bouscule les règles du silence imposé.
Le combat avait pris une dimension politique bien avant le début officiel. Des clichés de Shuki Farage, vêtu de l’uniforme de l’armée israélienne et posant avec un fusil devant un bâtiment détruit à Ghaza, ont refait surface sur les réseaux sociaux à l’approche du combat. Ces images, publiées par Farage lui-même sur ses comptes Instagram et Facebook, ont provoqué l’indignation. Elles rappelaient crûment la réalité de cette guerre : des soldats israéliens paradant au milieu des ruines, alors que des familles entières sont décimées sous les bombes. Loin de s’en repentir, Farage avait envenimé l’avant-combat en jurant de « mettre McCorry au tapis » et de « lui asséner des coups » un discours martial, arrogant, qui s’est retourné contre lui. Complètement dépassé durant le combat, il n’a eu d’autre choix que de s’effacer. Après sa défaite humiliante, il a désactivé ses comptes sur les réseaux sociaux, fuyant la vague de critiques qui s’est abattue sur lui.
Un peuple debout derrière McCorry
L’acte de McCorry n’est pas une lubie isolée d’un combattant engagé. Il s’inscrit dans une tradition de solidarité et du vivre dignement et profondément enracinée dans le peuple irlandais. Depuis des décennies, l’Irlande par son histoire propre de colonisation, d’occupation et de lutte pour la liberté se sent naturellement proche du peuple palestinien. Des fresques murales à Belfast aux motions parlementaires, des cortèges de protestation à Dublin aux campagnes de boycott, le soutien irlandais à la Palestine est indéfectible et inconditionnel. L’Irlande a été le premier pays de l’Union européenne à reconnaître publiquement que les politiques sionistes à l’égard des Palestiniens constituent un apartheid. Elle a aussi vu nombre de ses sportifs, syndicalistes, artistes et citoyens ordinaires s’opposer fermement à la complicité occidentale dans les crimes israéliens. Dans ce contexte, le geste de McCorry est une suite logique : une nouvelle voix s’élève depuis le ring, et elle parle avec la force d’un peuple.
Solidarité mondiale face à l’immobilisme de la communauté internationale
Le même soir, à Munich, lors de la finale de ligue des champions les supporters du Paris Saint-Germain ont scandé « Nous sommes tous les enfants de Ghaza » et déployé des banderoles appelant à la fin du génocide. Dans les gradins, dans les rues et désormais dans les cages de MMA, la parole s’affranchit du silence que veut imposer la politique de deux poids deux mesures. Car, pendant que la communauté internationale se confine dans son immobilisme face à un génocide au vu et au su du monde en direct, chaque jour, heure, minute et par tous les moyens , les peuples, eux, prennent position, la font entendre, exigeant « stop à la guerre contre Ghaza ».
Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a lancé une guerre impitoyable contre Ghaza. Depuis, les chiffres s’accumulent comme des pierres, rendant Ghaza un cimetière en plein air avec plus de
54 000 martyrs, dont la majorité sont des enfants et des femmes, 123 000 blessés, et plus de 14 000 disparus. Le 18 mars, un cessez-le-feu fut rompu par l’entité sioniste, pour se livrer à davantage de barbarie, usant même de la faim, comme arme de guerre. Il est à rappeler que les autorités coloniales israéliennes font l’objet d’une enquête pour génocide par la Cour internationale de Justice, et la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre de hauts responsables sionistes , dont l’actuel Premier ministre, Benjamin Netanyahou.
La cage comme tribune, le poing comme parole
En scandant « Palestine libre », dans un événement sportif international, Paddy McCorry a refusé d’être neutre. Il a compris, comme d’autres avant lui, que le silence face à l’oppression n’est pas de la prudence, mais de la complicité. Son cri, porté par la victoire, a traversé les frontières. Il a rappelé que la justice n’a pas besoin de diplomatie pour exister, seulement de courage. Et si, aujourd’hui, certains osent taxer de haine un simple cri de liberté, alors il faut se poser cette question : est-ce être antisémite que de défendre les droits d’un peuple colonisé ? Ou bien est-ce simplement l’excuse facile d’un pouvoir qui refuse d’être remis en question ? McCorry n’a pas donné une réponse, il a donné un exemple. Quand les États se taisent, il revient aux poings d’écrire l’histoire. Et parfois, un drapeau levé vaut plus qu’un millier de discours.
Mohamed Amine Toumiat
Accueil ACTUALITÉ MCCORRY CÉLÈBRE SA VICTOIRE CONTRE UN SOLDAT ISRAÉLIEN EN BRANDISSANT LE DRAPEAU...