L’évolution des cours du pétrole donne raison aux experts qui ont pronostiqué, pour 2022, un baril à 100 dollars et plus. Avant la fin du mois de janvier, le mercredi 26 précisément, le seuil de 90 dollars était déjà franchi. Vendredi 28 janvier, le baril de Brent de la mer du nord était encore au-dessus de 90 dollars. C’est une bonne nouvelle pour l’Algérie qui doit compter, pour assez longtemps encore, notent les experts algériens, sur les recettes d’exportations d’hydrocarbures pour son développement économique et pour répondre aux multiples besoins sociaux de la population, tout en veillant à son équilibre budgétaire. De nombreux experts algériens estiment qu’il faut persévérer dans l’effort d’exploration pour accroître les réserves d’hydrocarbures conventionnelles du pays et accroître les recettes d’exportations à mettre au service du développement économique et social. C’est ce qui permettra de créer les conditions favorables pour dégager l’économie algérienne de sa dépendance du marché pétrolier mondial. En 2021, la Sonatrach a augmenté sa production et ses exportations par rapport à l’exercice précédent, et projette de maintenir ses performances en 2022.
La tendance haussière du marché pétrolier renforce la position de l’Algérie qui refuse l’endettement extérieur et peut donc résister aux pressions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui poussent notre pays vers cette voie suicidaire. Pour rappel, la loi de finances 2022 est basée sur un prix de référence du baril de pétrole à 45 dollars et un prix du marché du baril à 50 dollars. Le Fonds de régulation des recettes se trouve ainsi alimenté de façon significative. La hausse du prix du pétrole crée les conditions pour rendre plus efficace l’effort réalisé en «interne» visant à réduire la facture des importations, combattre la corruption sous la forme des surfacturations, promouvoir la production nationale et améliorer la situation sociale des Algériens.
La plupart des sites spécialisés accréditent l’idée que cette flambée du prix du pétrole va se poursuivre jusqu’à 100 dollars le baril de Brent et même, comme le prédisent certains experts, atteindre les 120 dollars. Les arguments en faveur de la poursuite de la hausse des prix sont tirés des tensions géopolitiques actuelles avec les incertitudes qu’elles entraînent alors que les effets du variant Omicron se sont révélés quasiment nuls sur la relance des économies des pays développés. Si la relance économique mondiale se maintient durablement, elle aura un impact positif sur le marché pétrolier durant l’année et donc sur notre propre économie. Selon le secrétaire général de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OAPEC), Ali Sabt Ben Sabt, la reprise du marché pétrolier devrait se poursuivre en 2022. Il estime que l’impact des variants du Coronavirus sera « faible ». À la demande qui croît à la faveur du post-Covid s’oppose une offre qui diminue à cause des tensions géopolitiques.
La guerre faite au Yemen par une coalition de pays autour de l’Arabie saoudite a créé un contexte de tensions géopolitiques qui n’est pas étranger à la hausse des prix du pétrole. Les experts citent les missiles et les drones lancés par le Houthis sur un aéroport et des installations industrielles aux Émirats arabes unis, qui est le troisième producteur de pétrole de l’OPEP. Les tensions actuelles en Ukraine avec la Russie sont également citées comme facteur qui contribue à la hausse du baril. La perspective d’un regain des tensions géopolitiques annihile les facteurs baissiers comme l’éventualité d’un retour de l’Iran sur le marché pétrolier mondial avec une offre à la hausse. Tout laisse espérer pour l’Algérie, en 2022, une situation meilleure qu’en 2021. L’an passé, la reprise de l’économie mondiale, accompagnée d’une forte demande de pétrole, ont permis à l’Algérie de bénéficier d’une moyenne annuelle des prix du brut de 70,89 dollars le baril alors qu’en 2020, cette moyenne était de 42,12 dollars.
M’hamed Rebah