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Marché de l’automobile : priorité à l’investissement

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Invité, hier, au forum du quotidien Liberté, Mourad Oulmi, président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), s’est exprimé sur les dispositions du nouveau texte de loi adopté par le gouvernement dans le cadre de la loi de finance 2015, et qui vise à réglementer le marché des véhicules neufs. L’interlocuteur a mis en exergue les contours du nouveau cahier des charges, auquel le concessionnaire est soumis, en estimant qu’il est une bonne chose pour l’Algérie et qu’il est globalement raisonnable. D’emblée, Mourad Oulmi a dressé un tableau de la situation du marché de l’automobile national, en indiquant que l’AC2A soutient le projet du gouvernement depuis sa naissance jusqu’à sa validation, et cela, compte tenu de son apport significatif en matière de réglementation et de développement du secteur. Pour être plus explicite, il a décortiqué la teneur de ce projet. En effet, dans un contexte marqué par la chute des prix du pétrole, il est nécessaire pour le pays de développer l’industrie automobile pour exporter l’excédent commercial, ce qui est le seul moyen, selon l’orateur, de réduire la facture d’importation qui s’élève à 5 milliards de dollars en 2014, ce qui représente 10% des importations. En ce sens, il estime que les orientations données par le gouvernement visent à réorienter la stratégie du secteur vers l’investissement. Parmi justement les clauses contenues dans ce nouveau cahier des charges, une disposition qui exige au concessionnaire automobile de fabriquer sa propre pièce de rechange, et ce, dans des délais qui n’excèdent pas 3 ans après réception de son agrément. Pour ce faire, l’AC2A se montre disponible à bien accompagner les décisions des pouvoirs publics en la matière, puisque là encore, l’orateur a abordé son sujet par la présentation des différentes opportunités qui s’offrent à l’investisseur, ainsi que les choix stratégiques qui se présentent au gouvernement. De prime abord, il a précisé que la sortie de la première voiture algérienne, si en elle-même représente une avancée, reste insignifiante sur le plan de la rentabilité. Il a expliqué que tous les kits qui servent au montage du véhicule sont importés, dès lors qu’il y a absence d’un tissu industriel local pour la fabrication des pièces localement, ce qui est synonyme de réduction des coûts liés à la production, a-t-il précisé, en estimant, néanmoins, que c’est le seul choix qui s’impose dès lors qu’il s’agit d’une première expérience pour le pays dans ce créneau. Pour pallier ce déficit, il faudra axer l’investissement sur la production d’équipements automobiles. Pour étayer son argument, Mourad Oulmi a précisé que les coûts de production se situent entre 2 000 à 3 000 euros dans ce genre de système d’assemblage dit CDK (complètement monté), et lequel repose la fabrication de la voiture Renault Symbol algérienne. Contrairement au type SDK (semi, partiellement monté), qui pourrait réduire les coûts d’importation de 20 à 30%, en plus de créer des emplois au pays, a-t-il avancé. Afin de développer ce secteur, le président de l’AC2A a indiqué qu’il est impératif d’étudier l’environnement dans lequel évolue ce marché, à l’échelle régionale, continentale et même internationale. D’ailleurs, il n’a pas hésité à exposer devant l’assistance des modèles de pays voisins et africains comme le Maroc, la Tunisie ou encore l’Afrique du Sud. Sur ce point précis, il a cependant avoué que cela relève du domaine stratégique, donc au gouvernement d’opter pour telle ou telle stratégie.

La sécurité du consommateur mise en avant
En abordant d’autres points contenus dans le cahier des charges, Mourad Oulmi a estimé qu’il y a des volets de ce texte qui nécessitent plus de précisions et d’éclaircissements. «On soutient sans équivoque cette loi qui ne peut certes satisfaire tous les concessionnaires», a déclaré le même responsable. S’agissant des dispositions portant l’exigence aux concessionnaires d’importer seulement des véhicules dotés de normes de sécurité, le président de l’ AC2A reste formel. Pour lui, tout concessionnaire qui ne peut répondre à ces conditions n’a qu’à quitter le marché, car, aujourd’hui, il est impératif de penser à la sécurité du consommateur. Si par le passé, cette condition n’a pas été exigée, c’est parce que l’Algérie avait comme priorité première de se débarrasser des anciens véhicules à l’origine d’accidents de la circulation, a-t-il expliqué, avant d’ajouter qu’aujourd’hui il est question d’une autre étape dans cette démarche, où la sécurité du conducteur doit être au centre des préoccupations de l’État. Poursuivant sa dissertation autour de cette révision réglementaire, Mourad Oulmi a néanmoins émis des réserves concernant une autre disposition qui stipule que le concessionnaire est tenu de doter 10% des véhicules importés de gaz GPL. Une telle exigence n’est pas forcément concédée par l’ AC2A, du moins si l’on tient compte des déclarations de son représentant. «Cette décision doit répondre à une logique», a-t-il estimé avant d’affirmer que l’on ne peut imposer au client d’acheter une voiture équipée de cette énergie, le cas échéant il faudrait lui offrir des avantages fiscaux. Poursuivant dans son argumentaire, il se demande encore si l’on a réuni les conditions nécessaires pour l’installation de l’équipement GPL, de combien il est le coût de revient de l’opération… «S’il s’agit d’une mesure pour la protection de l’environnement, que les responsables commencent eux-mêmes à s’acheter des voitures équipées de cette énergie », a-t-il dit à ce sujet. M. Oulmi n’a pas manqué de soulever une autre problématique, s’agissant de l’interdiction d’accès aux véhicules équipés de GPL, dans certains établissements, tels que les supermarchés.
Farid Guellil

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