Alors que la guerre d’extermination et le blocus continuent de ravager Ghaza, les mobilisations populaires s’intensifient aux quatre coins du monde.
De la Nouvelle-Zélande à l’Allemagne, en passant par le Maroc, la Jordanie, le Yémen et la Libye, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour dénoncer les massacres et exiger la fin de l’impunité de l’entité sioniste.
Nouvelle-Zélande : entre 20 000 et 50 000 manifestants
À Auckland, la plus grande ville néo-zélandaise, une marche historique a réuni entre 20 000 et 50 000 manifestants, selon les estimations. Organisée par le collectif « Aotearoa for Palestine », cette « marche pour l’humanité » est décrite comme la plus vaste mobilisation en faveur de la Palestine en Nouvelle-Zélande depuis le début de la guerre sur Ghaza. Les participants, drapeaux palestiniens en main, ont scandé « pas de normalisation avec le génocide » et appelé leur gouvernement à adopter des sanctions contre l’entité sioniste. Arama Rata, porte-parole du mouvement, a souligné l’urgence d’un soutien concret face aux massacres et au siège meurtrier imposé à plus de deux millions de civils. Le Premier ministre Christopher Luxon avait récemment qualifié les actions israéliennes de « terrifiantes », tandis que son gouvernement examine la possibilité de reconnaître officiellement l’État de Palestine.
Maroc : un rejet catégorique du régime de normalisation
Au Maroc, de vastes manifestations ont secoué plusieurs villes vendredi, marquant une nouvelle étape dans la colère populaire contre la politique officielle de normalisation avec l’entité sioniste. À Rabat, Casablanca, Tanger et d’autres localités, les manifestants ont accusé le régime du Makhzen de trahir la cause palestinienne et de participer indirectement aux crimes de guerre commis à Ghaza et en Cisjordanie occupée. « La normalisation est une complicité dans l’extermination », pouvait-on lire sur les banderoles. La Commission marocaine de soutien aux causes de la Oumma a recensé pas moins de 105 manifestations dans 56 villes pour la seule semaine écoulée, un record qui témoigne de l’ampleur du rejet populaire.
Jordanie : unité nationale face au « projet sioniste »
À Amman, des milliers de Jordaniens se sont rassemblés devant la grande mosquée Hussein à l’appel du Forum national pour la résistance et la défense de la patrie. Arborant le slogan « Où sont les Arabes ? Où sont les millions ? », les manifestants ont dénoncé l’attaque israélienne contre le Qatar et réaffirmé leur solidarité indéfectible avec la Palestine. La mobilisation a pris une dimension unitaire rare : partis politiques, syndicats, tribus et parlementaires se sont joints à la foule, envoyant un message direct aux dirigeants arabes à la veille du sommet d’urgence prévu à Doha. « Le temps des condamnations stériles est révolu, il faut des décisions contraignantes », ont insisté les orateurs.
Europe : la rue défie les interdits
En Europe, les mobilisations se multiplient malgré les restrictions. À Berlin, près de 15 000 personnes se sont inscrites pour participer à une marche placée sous le slogan « Stop au génocide à Ghaza ». La députée de gauche Sahra Wagenknecht et le musicien Roger Waters, fondateur de Pink Floyd et soutien actif au mouvement BDS, figurent parmi les organisateurs. Wagenknecht a rejeté les accusations d’antisémitisme visant Waters, affirmant que « critiquer un gouvernement criminel n’est pas de la haine raciale mais un acte de justice ». Des manifestations similaires sont attendues ce week-end dans plusieurs capitales européennes, confirmant une tendance : la rue refuse de se taire face aux crimes de guerre.
Yémen : « Pas de recul dans notre soutien »
Au Yémen, les mobilisations massives se poursuivent chaque semaine, malgré les souffrances que traverse le pays. À Sanaâ, la place des Septante a vibré de centaines de milliers de voix reprenant le slogan : « Fidélité aux martyrs… Nous ne reculerons pas dans le soutien à Ghaza, quels que soient les sacrifices ». Dans leur déclaration, les organisateurs ont exprimé leur solidarité avec la résistance palestinienne et avec le Qatar, dénonçant les récentes attaques israéliennes. Ils ont également salué l’intensification des opérations militaires yéménites contre des cibles stratégiques de l’ennemi.
Libye : mobilisation populaire à Tripoli
En Libye, des cortèges ont défilé dans la ville de Tajoura, à l’est de Tripoli, après la prière du vendredi. Les participants ont réaffirmé leur soutien au peuple palestinien et à la résistance, exigeant la levée immédiate du blocus et l’acheminement d’aides humanitaires d’urgence. Partout, les mots d’ordre se rejoignent : mettre fin à l’extermination, lever le blocus, imposer des sanctions et traduire les criminels de guerre devant la justice internationale. Ces mobilisations massives témoignent d’un fait indéniable : alors que les chancelleries tergiversent et que les gouvernements occidentaux couvrent l’occupant, la rue mondiale s’impose de plus en plus comme la véritable voix de la conscience universelle.
M. Seghilani
