A peine quatre journées écoulées dans le championnat algérien, et voilà que la série des démissions et des limogeages des entraîneurs et même des directeurs sportifs reprend de plus belle. Ironie du sort, les deux premiers techniciens qui ont sauté sont des étrangers, soit la catégorie de coachs qui domine le championnat de l’élite avec neuf entraîneurs. C’est le coach français, Bernard Casoni qui a ouvert le bal lorsqu’il a été remercié en fin de semaine passée après l’élimination de son équipe en Ligue des champions africaine. L’ancien défenseur des Bleu a néanmoins, réussi à résister l’espace d’une saison, ce qui constitue en soi un véritable exploit dans un club réputé par ses changements fréquents des entraîneurs et où la pression est très difficile à supporter. Le Tunisien Hamadi Eddou, va connaitre le même sort 48 heures après. La quatrième défaite de rang pour autant de matchs de son équipe le DRBT sur le terrain du CRB a sonné son glas. Eddou, qui avait une première expérience dans le championnat algérien sur le banc de l’USMH la saison passée, avait rejoint le DRBT, qui a battu tous les records en matière de limogeage des entraîneurs lors des deux précédents exercices, au cours de la deuxième partie de la saison passée. Un troisième entraîneur étranger est dans l’œil du cyclone. On fait allusion au Marocain Badou Zaki qui est sur un siège éjectable au MCO, un club qu’il a rejoint cet été, non sans se précipiter pour afficher ses ambitions en promettant de terminer sur le podium à défaut du titre. Mais voilà qu’après quatre journées, l’ancien driver du CRB tarde à joindre l’acte à la parole, et échoue même à réaliser le mojndre succès. La défaite dans le derby de l’Ouest samedi passé face à l’USMBA pourrait d’ailleurs lui sonner le glas. Auparavant, et plus précisément au cours de la trêve hivernale, le CRB s’est illustré en ‘’consommant’’ trois entraîneurs en l’espace de quelques semaines. Un triste record pour le club banlieusard de la capitale qui se débat toujours dans la crise. Pourtant, la Fédération algérienne de football (FAF) voulait mettre fin à la valse des entraîneurs dans les deux Ligues professionnelles, de plus en plus importantes lors des dernières saisons, prenant même des proportions alarmantes. Ainsi, les entraîneurs des Ligues 1 et 2 n’auront droit désormais qu’à deux licences par saison. “Seulement deux licences par saison seront délivrées aux entraîneurs des Ligues 1 et 2 Mobilis de football (seniors)”, avait précisé l’instance fédérale dans un communiqué avant le début du championnat, ajoutant que “l’attribution de ces licences se fera uniquement pendant les périodes du mercato : estival et hivernal”. Une décision valable également pour les clubs, puisque ces derniers n’auront plus droit qu’à deux entraîneurs par saison. Une décision ciblant à limiter cette valse interminable des entraîneurs, qui a considérablement terni l’image du football algérien. A titre d’exemple, le championnat de Ligue 1 2017-2018, clôturé le 19 mai dernier, n’a pas été différent des précédents en matière de valse d’entraîneurs : pas moins de 10 clubs sur les 16 composant le palier supérieur ont connu des changements d’entraîneurs. À l’instar de l’exercice précédent, la majorité des clubs de l’élite ont connu une instabilité criarde au niveau de leur encadrement technique, ce qui s’est répercuté sur leurs résultats à l’image de l’ES Sétif, champion sortant, qui a bouclé la saison à une triste 8e place au classement avec, en prime, la succession de trois techniciens. Les clubs qui ont évité le phénomène sont le CS Constantine (champion), l’USM Bel-Abbès (détenteur de la Coupe d’Algérie), le MC Alger, le Paradou AC, le MC Oran et l’Olympique Médéa. Le record est détenu par le DRB Tadjenanet qui a consommé trois entraîneurs : François Bracci, Kamel Mouassa et Omar Belatoui, avant de confier la barre technique en février dernier au Tunisien Hamadi Edou qui va mener le Difaâ vers le maintien, idem pour la JSK, qui a également connu ce triste record avec la succession de Rahmouni, Ait Djoudi, Saâdi, et Bouzidi. Le trio relégable (US Biskra, USM El-Harrach et USM Blida) a fait également les frais de l’instabilité du staff technique qui s’est avérée fatale pour l’avenir de ces équipes en Ligue 1.
Hakim S.