Le président de l’État palestinien, Mahmoud Abbas, a entamé, hier, une visite d’État en Algérie, à l’invitation du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Cette visite est hautement symbolique eu égard au moment historique où la Cause palestinienne s’avance à grands pas vers la réalisation de l’objectif, proclamé à Alger, l’État palestinien. La visite de Mahmoud Abbas, à Alger, qui sera reçu par le Président Bouteflika, est d’autant plus importante que la dernière visite du leader palestinien, à Alger, remonte a huit ans, maintenant. C’est dire qu’elle était attendue des deux côtés pour une plus grande consolidation des relations réellement fraternelles, entre les deux peuples. L’Algérie affirmant toujours sa solidarité sans faille à l’égard du peuple palestinien, comme elle l’a montrée lors de l’agression barbare de Ghaza, faisant fi des menaces et des intimidations de l’ennemi sioniste. C’est pourquoi, la délégation, qui accompagne le président palestinien, dressera avec les membres du gouvernement l’état et les perspectives de la coopération entre l’Algérie et la Palestine, ainsi que le renforcement de la solidarité intangible de l’Algérie avec le peuple palestinien, quelles que soient les évolutions qu’elle subit. l’Algérie, faut-il le rappeler, dès les lendemains de son indépendance a apporté son soutien inconditionnel aux Palestiniens.
Fidèle aux principes qui l’on conduite durant sa lutte de Libération et qui ont amené le défunt Président Houari Boumediène à ériger, en dogme, la solidarité avec un peuple dépossédé de sa terre, à travers une belle formule qu’aiment citer les Palestiniens, peuple et dirigeants : «l’Algérie est avec la Palestine dhalima ou madhlouma.» Cette position de principe n’ a pas changé d’un iota, même s’il y a eu des divergences avec l’Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas. La visite à Alger de Mahmoud Abbas était d’autant plus nécessaire que les Palestiniens ont lancé une offensive diplomatique sans précédent, et dont l’enjeu vital est une reconnaissance pleine et entière de l’État palestinien par les Nations unies. À l’État palestinien proclamé à Alger par Yasser Arafat, le 15 novembre 1988, l’Algérie fut l’un des tous premiers pays à reconnaître le jeune État.
Notre Capitale qui n’a jamais mieux mérité qu’a ce moment le surnom de «Mecque» des révolutionnaires, donné par le grand leader africain Amilcar Cabral. Cependant, l’offensive palestinienne très bien reçue dans plusieurs pays à travers le monde et notamment en Europe, ne trouve pas suffisamment de soutien auprès de la plupart des États arabes, certains embourbés dans leur problèmes intérieurs, d’autres affichant ouvertement leur complicité avec Israël. L’Algérie, dont la diplomatie n’a jamais été aussi performante, est à même d’être le moteur d’une Ligue arabe avachie, et l’amener à agir pour contrer les menées d’Israël qui mobilise ses alliés inconditionnels et les médias qui lui sont acquis pour torpiller l’action diplomatique palestinienne. Il faut rappeler que l’Algérie a préparé quelque peu les esprits à cette offensive palestinienne, en prenant l’initiative au moment de l’agression militaire sioniste de Ghaza de demander la convocation d’une Assemblée générale extraordinaire de l’ONU sur le conflit palestinien.
Les Palestiniens n’ignorent pas que le soutien multiforme de l’Algérie ne leur a jamais fait défaut, Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne sont désireux d’un engagement plus grand à leur côté de l’Algérie, mais aussi de l’ensemble de la Nation arabe dans la bataille de longue haleine pour la reconnaissance de l’État palestinien et la mise au pas d’Israël. Durant cette visite, les deux chefs d’État passeront en revue notamment les derniers développements de la Cause palestinienne. Les entretiens porteront également sur les moyens de mobiliser davantage le soutien de la Nation arabe et de la communauté internationale en général, pour la consécration des droits du peuple palestinien à l’édification de son État indépendant, avec El-Qods pour capitale. Côté palestinien, on souligne que la visite de Abbas à Alger et ses entretiens avec le président Bouteflika revêt «une importance majeure» compte tenu de la conjoncture dans le monde arabe. Elle consacre l’intérêt que portent les dirigeants algériens au renforcement de l’unité palestinienne. Pour les Palestiniens, la position politique de l’Algérie « de par sa place dans le monde arabe et ses relations internationales et les bonnes relations qu’elle entretient sur les plans arabe et international est en mesure de contribuer fortement à l’unification des rangs arabes, une démarche qu’elle tend à réaliser « . Les Palestiniens évoquent par ailleurs le soutien constant du président Bouteflika à la Palestine, rappelant que «le président moudjahid Bouteflika est l’un des artisans de l’école de fidélité à la Palestine, et un dirigeant qui s’illustre par son amour pour l’Algérie et son attachement à l’unité de son peuple».
Mokhtar Bendib