Dans le seul but de lutter contre les disparités entre les régions et l’impératif de préserver l’équilibre régional du pays en travaillant de concert avec la société civile qui peut contribuer à la réalisation des objectifs tracés et l’édification de la nouvelle Algérie souhaitée, les hautes autorités du pays incarnées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, prônent une approche plutôt différente de ces prédécesseurs en matière de gouvernance à même de rapprocher encore plus les gouvernants des gouvernés. Après les rencontres GouvernementWalis consacrées au développement des régions les plus reculées, et les plus enclavées du pays connues sous le qualificatif des zones d’ombre, le chef de l’État a encore sommé le gouvernement de tenir des réunions en dehors d’Alger. Un geste d’une grande portée symbolique. En septembre 2021, lors de la rencontre Gouvernement-Walis qui s’est déroulée au Palais des Nations au Club des Pins (Alger), sous le thème «Relance économique, équilibre régional, justice sociale», le Président Abdelmadjid Tebboune avait instruit le Gouvernement de tenir sa première réunion hors de la capitale à Khenchela, une wilaya située à l’Est du pays. Chose faite puisque la réunion du Conseil du Gouvernement s’est tenue le décembre d’après dans cette localité.
DES CONSEILS EN DEHORS DES MURS DE LA CAPITALE
Et la prochaine rencontre de l’Exécutif, en dehors de la capitale Alger, aura lieu à Tissemsilt, soit dans l’ouest du pays. Preuve irréfutable de l’importance accordée aux wilayas de l’intérieur du pays pour que les Algériens où qu’ils soient sur le territoire national jouissent des mêmes opportunités. En déplacement, jeudi dernier à Tissemsilt, dans le cadre d’une visite de travail pour la mise en œuvre du programme complémentaire de développement destiné à la wilaya, adopté lors du dernier Conseil des ministres, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a annoncé la tenue, dans un avenir proche, d’une réunion du gouvernement dans cette wilaya du pays. Ce programme multisectoriel vise à faire sortir cette région de l’ombre vers la lumière, et briser son isolement via des projets de développement structurants.
STIMULER LE SENTIMENT D’APPARTENANCE
D’autres réunions du Conseil du Gouvernement suivront en dehors d’Alger, en particulier dans les dix wilayas qui ont été nouvellement créées. L’objectif tracé c’est surtout la réalisation d’un développement territorial équilibré considéré. Il est ainsi question d’examiner les voies et moyens permettant la relance le processus du développement local. Cette noble approche initiée par les pouvoirs publics, permettra également de consolider le front intérieur pour faire face aux défis régionaux et internationaux. Mais aussi garantir la stabilité à l’intérieur du pays. Un projet qui ne peut être porté et défendu que par un peuple soudé, fraternel, et surtout solidaire jouissant de toutes ses dimensions, sociale, culturelle et économique. Des années durant, la majeure partie des régions du pays notamment les plus reculées d’entre elles sont restées abandonnées, et marginalisées, ne bénéficiant d’aucun programme de développement, laissées ainsi sous l’emprise de la pauvreté, et de la précarité où les conditions de vie les plus élémentaires étaient presque inexistantes. Routes délabrées ou carrément inexistantes, des écoles privées d’eau, de cantine, du chauffage et du transport scolaire, absence de projets de raccordement en gaz et électricité au profit des villages et autres bourgades. Tel était le quotidien des populations locales, dans une Algérie pourtant riche en ressources naturelles et autres. De plus que cet état de fait a créé des tensions entre les régions du pays où certaines se sentaient lésées, alors que d’autres étaient à leurs yeux privilégiées en matière de projets de développement. Ce qui est d’ailleurs un secret de Polichinelle car la gestion des affaires du pays, à l’époque, puisée plutôt dans des considérations et visions plutôt régionalistes qui répondaient en général aux rapports de force existants. Le président Tebboune, qui n’est pas resté insensible aux cris de détresse lancés par ces populations souhaite mettre un terme à ces pratiques et, fait de la lutte contre les disparités régionales son cheval de bataille en pressant les walis et les élus à faire preuve de plus de dévouement et d’engagement envers ces régions. Et depuis son arrivée au pouvoir, soit depuis en décembre 2019, plusieurs régions classées zones d’ombre avaient bénéficié de projets divers visant à les désenclaver. C’est ainsi qu’elles ont été raccordées en eau potable, électricité et gaz, et des routes ont été réalisées également au grand bonheur des habitants de ces zones. Certes, beaucoup de choses restent à faire, mais la première pierre a été, délicatement, posée. Le chef de l’Etat avait affirmé lors d’une rencontre Gouvernement-Walis que «le caractère social de l’Etat n’a pas changé et ne changera pas » et a fait comprendre aux membres du Gouvernement que l’Algérie ne se limite pas à Alger. Brahim Oubellil
