Accueil ACTUALITÉ Lutte contre la cybercriminalité : la conservation des données électroniques primordiale

Lutte contre la cybercriminalité : la conservation des données électroniques primordiale

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Le World Trade Center Algérie organise durant deux jours, à l’hôtel El-Aurassi, la 4e édition du Symposium international sur la cybercriminalité en Algérie, sous le thème «Souveraineté des données : problématiques et enjeux nationaux».
Cette édition aborde des thématiques nouvelles, allant dans le sens du développement des nouvelles technologies et d’Internet, des impératifs de mise à niveau et l’importance de la sécurité informatique. Les experts nationaux et internationaux qui ont répondu présents ont pour objectif de sensibiliser les institutions de l’État et les entreprises sur l’importance de sécuriser leurs systèmes d’information. L’Algérie, même si elle cumule un certain retard dans le domaine des TIC, est autant concernée que les autres pays par les dangers du Net. Selon des spécialistes, ce fléau ne cesse de prendre des proportions alarmantes en Algérie. Solange Ghernaouti, professeure à l’université de Lausanne et experte internationale en cybersécurité et cyberdéfense, a pris la parole pour expliquer les dangers de ce phénomène mondial qui nuit à la société toute entière. Elle a présenté son exposé détaillé sur la criminalité par Internet qui touche la société, les individus, les organisations, les États, par manipulations d’opinion, espionnage, terrorisme, harcèlement, escroqueries et fraudes financières. Par ailleurs, un officier supérieur de la Gendarmerie nationale a expliqué les enjeux du e-commerce en Algérie. D’autre part, le colonel Alain Sevilla de la Gendarmerie française, directeur du Centre européen de recherches et d’analyse des cybermenaces de l’université de Strasbourg, a détaillé son exposé sur la protection de l’entreprise par des actions d’intelligence économique, simples et efficaces, et complémentarité entre la cybersécurité logique et physique. Enfin, Stéphanie Casasoprana, expert de la cybersécurité du groupe Thales, a fait son exposé sur le système d’information et cybersécurité. Selon des spécialistes, la cybercriminalité est l’ensemble des actions commises dans l’espace virtuel dans le but d’escroquer ou de commettre un délit quelconque. Avec la démocratisation d’Internet et de l’accès à l’informatique, ces pratiques ont pris une envergure démesurée de par le monde. Selon une étude, menée par un spécialiste de la sécurité informatique, plus d’un milliard vingt-trois millions de données ont été volées, durant l’année 2014, dans le monde. La moitié des infractions commises dans l’espace virtuel concernent des vols d’identité. En Algérie, comme dans bien des domaines, la situation de la cybercriminalité est paradoxale.
Les dangers de la cybercriminalité en Algérie sont pris en charge par les autorités, gendarmes et policiers avec les moyens dont ils disposent. Cependant, depuis 2006, une série de mesures connexes a été prise par l’Algérie pour se préparer à combattre toutes formes de cybercriminalité, à toutes les échelles de la société. Parmi elles, des formations octroyées par des institutions spécialisées qui ont déjà fait leur preuve dans le domaine. Le FBI a, ainsi, dispensé une formation au profit des magistrats algériens, en 2010, sur l’utilisation des preuves électroniques lors d’enquêtes sur la cybercriminalité. Des dizaines d’affaires de cybercriminalité sont traitées, chaque année, avec des résultats assez encourageants. À Oran, par exemple, en 2015, une grosse affaire d’escroquerie mettant en scène un hacker a été démantelée et son auteur arrêté. La victime n’était autre qu’un grand opérateur de téléphonie mobile. L’un de ses employés avait, alors, injecté des virus dans les postes de ses collègues, afin de pirater leurs mots de passe et accéder à leurs postes. Les policiers avaient localisé la provenance des virus, et ont identifié l’auteur, via quelques indices laissés par lui dans l’espace virtuel. En août 2015, un avant-projet de loi portant règles particulières, relatives à la prévention et à la lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, est venu durcir le ton envers les cybercriminels et donner plus de moyens aux services de sécurité. Il permet notamment de recourir à la surveillance des communications électroniques à des fins préventives. En effet, l’une des dispositions de la loi stipule que les opérateurs en communication électronique ont notamment l’obligation de conserver les données relatives au trafic, facilitant, ainsi, la détection des infractions et l’identification de leurs auteurs. Selon le texte de loi, les fournisseurs de services doivent s’engager à conserver les données pour l’identification des utilisateurs et des destinataires de la communication. Par conséquent, il existe trois types d’infractions liées à la cybercriminalité. Il s’agit des atteintes aux données personnelles (vol d’identités ou de documents), les infractions liées aux cartes bancaires (vol de numéro, escroquerie) et les délits classiques en relation avec l’espace virtuel, à savoir la violation de la propriété intellectuelle.

Lazreg Aounallah

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